Lou Tresor dóu Felibrige - page 1385

L
l,
s.
m.
et
f.
L,
douzième
lettre
de l'alpha¬
bet
que
l'on
épelle
èle
ou
elo.
Lh
se
prononce
mouillé,
v.
H.
Ll,
en
Languedoc
et
en
Gascogne,
se pro^
nonce
en
laissant
aux
deux
lettres
leur
son
très
détaché
:
rebelle,
pastourello,
rolle.
Les
Languedociens
redoublent l'i dans
beau¬
coup
de
mots
elle
doit
être
simple
:
ainsi
palle,
salle,
facille,
credulle,
pour
pale,
salo,
facile, credule. Dans le
Gard, ils
per¬
mutent
même
cette
l double
en
ni,
et
disent
:
fardes
espanle, atnenlo, esquinlo,.escunla,
embunla,
pour
palle,
espallo,
amello,
es-
quillo, esculla, embulla.
A
Marseille, dans le
Var
et
les
Alpes, dans
les
montagnes
de
l'Hérault
et
la
Gascogne, l'i
médiane
se
change
souvent
en r :
coura^tre-
boura,
pourit,
aru, pour
coula, tréboula,
poulit, alu. En Gascogne
on
dit bèto, pad'e-
ro,
apera,
pour
bello, padello,.apela. En
Velay,
l'i médiane
se
change
en v ou en g :
tavou
pour
taloun.
L'i
étymologique,
après
une
voyelle,
devient
u en
général
:
aubo (lat.
alba),
êuse (lat.
ilex),
móuse
(lat. mulgere). Cependant
les
Languedociens
terminent
en
àl, kl, ol, les
mots
qui
se
terminent
en au, eu,
òu, dans le
reste
du Midi
:
oustal,
oustau,agnèl,agnèu,
fol, fou.
En Vivarais, bas Limousin,
Auver¬
gne
et
Velay, l'i finale
se
change
en
r :
oustar,
bar,
aquer,
fir,
pour
oustal,
aquel,
bel,
fil.
En
Gascogne
et
Béarn, l'i finale
se
change
en
t
:
perdigat,
castèt,
mousquit,
hilhot,
pout,
pour
perdigal, castèl, mousquil, filhol,poul.
A
Saint-Girons
(Ariège),
l'i finale
se
change
en
cli
:
ech,
bed'ech,
coch,
pour
el, bedèl, col. En
Périgord,
les
substantifs
terminés
en
èi
au
sin¬
gulier font
eus an
pluriel:
broundël,
broun-
a'eus.
En
Roussillon,
l'i
se
mouille
générale¬
ment
dans
les
mots
en
èl
:
mantèl, mantèlh,
anel, anelli.
L
se
permute
quelquefois
avec
n :
limerà
pour
numerà, ninèio
pour
lineio.
L
se
permute
quelquefois
avec
d:demito>
decencia, deicha,
pour
limito,
licencia,
leissa.
L'
s'emploie
pour
la
ou
lou devant
une
voyelle
:
l'amo,
l'âme,
l'orne,
l'homme.
prov.
Dre
coiime un
l.
Tirat
coume un
l
(1626).
L,
sur
les monnaies, désignait autrefois les
pièces frappées
à
Bayonne.N
la, a
(Menton),
lo
(lim.
d.),
le
(b.), (rom.
cat.
esp.
it. la, lat.
illa),
art. et
pron.
f. La
;
celle,
v.
aquelo
;
pour
elle,
en
Limousin,
v.
elo.
La
Prouvènço,
la Provence;
l'Espagno,
la
'Spagno
(g.), l'Espagne
;
l'espèro, la
'sp'e-
ro
(g.), l'espoir
;
arrapo-la, attrape-la
;
baio-
me-la, donne-la-moi
;
ve-la,
la
voilà
;
la
veç/u'eres,
tu
lavis; la
l'ai
pressa
(m.),
je la
lui
ai
prise
;
boni audi-la
(b.),
je
veux
l'en¬
tendre
;
sabèts canta-la?
(b.),
savez-vous
la
chanter
?
Dans
les
Alpes,
le haut
Languedoc,
le Rouer-
gue
et
l'Auvergne,
le
pronom
la suivant
le
verbe devient lo
:
gardo-lo, tourno-lo,
es-
pousas-lo,
pour
gardo-la,
tourno-la,
ës-
pousas-la.
Me la
faudra,
me
la caldra
(1.), il
me
la
faudra
; es
poulido,
e
la
sara
long-tèms,
elle
est
jolie
et
le
sera
longtemps
;
à la
uno,
à
la
dos,
à
la tres,
signal
que
l'on fait
pour
partir
ensemble
;
à la
móuniero,
à la
ma-
i
nière des
meuniers;
à
l'óufìciero,
comme
les
officiers
;
ta
sorre
de Miqueu
e
la d'Antoni,
la
sœur
de Michel
et
celle d'Antoine
;
la
que
me
parlé, celle
qui
me
parla; la Toumasso,
la
Juliano,
la femme de
Thomas, la
femme
de
Julien, dans les
Alpes
et
le
Dauphiné
;
fau
maricla
la
Jano, il
faut marier
Jeanne
;
la
Barrasso,
la Fourbino, la
Mignardoi la
Mirabello, la propriété de Barras, de Forbin,
de
Mignard,
de Mirabeau.
Ce
procédé
de don¬
ner aux
terres
leSiom
féminin des
proprié¬
taires
se
retrouve
en
Italie
et
dans l'ancienne
Rome. En
Guienne, Limousin
et
Périgord,
on
dit la
Brunie, la Bouetiè, la Boureliè, la
Peirouniè,
pour
indiquer
la
propriété
de Brun,
de
Boët, de Borel, de
Peyron.
L'article
la
en¬
tre
dans
la
composition
de
beaucoup de
noms
de
familles,
particulièrement
en
Gascogne
et
en
Guienne
:
Laterrade,
Lacaussade, Lalanne,
Laplane, Lataste, Lavergne.
La
se
facho,
elle
se
fâche,
en
Limousin
;
la
plôu, il pleut,
la chai, il faut, dans le Quei-
ras.
L'erbo, l'herbe,
l'auro, le
vent,
pour
la
erbo, la
auro.
Le plur. de la
est
li,
lei
ou
las,
v.
à
ces
mots.
la
(rom.
la, lai, port,
la,
it.
là,
lat.
illac),
adv.
La,
en
voilà
assez,
v.
ja,
proun
;
en
un
mot,
bref,
v.
basto !
pour
là,
v.
lai.
La,
la,
assez,
assez
;
la
!
que
quand n'i'a
gaire
me
fai
mau,
ou
la!
que
lou béuricu,
assez,
car
je le
boirais
tout
de même,
propos
de
buv.eur
;
dirié
jamai
:
la! il
ne
dirait ja-
riiais
: assez
;
acò 's
di, la ! voilà
qui
est
dit
;
la,
vous
lou
dirai
francamen, hé bien, je
vous
le dirai
franchement;
la
e
la, médiocre¬
ment,
v.
lanla,
peraqui
; se
pourta
la
la,
se
porter
la la, ni bien
ni
mal; la! ti vièu,
jeu
d'enfant usité à
Marseille,
sorte
de
cligne-
musette.
la
(port,
la),
s. m.
La,
note
de musique
;
syllabe
que
l'on
répète dans certaines ritour¬
nelles
:
Tra la
la, la
deri dera.
la, lac
(d.'),
lach
(a.
1.),
lai
(for.),
lait
(g.
1.),
lèit
(g.
b.),
(rom.
lag, lait,
lacli,
lac,
cat.
llet,
port,
leile,
esp.
lécha,
it.
latte, lat.
lac,
lacté),
s. m.
Lait;
laite,
laitance;
sperme
des
poissons,
v.
leitanço;
suc
de certaines
plantes
;
émulsion,
v.
bèt
;
pour
lacs, lacet,
v.
las.
Pichot-la, petit-lait
;
premiè la, premier
lait;
la
jouine, jeune lait; la vièi, vieux lait;
la
broussa, la
vira,
lait
tourné;
la
empere-
si,
enjarbi, la.it grumelé dans la mamelle; la
devaco, lait de
vache;
la de
fedo,
lait de bre¬
bis; la de
saumo,
lait d'ânesse; la de barre,
lait de
beure,
babeurre
;
la
de
figuiero,
lait
de
figuier;
la depoulo, lait de
poule;
la d'a-
melo,
lait d'amande, amandé
;
la de
caus,
lait de
chaux, blanc
de
chaux
;
lou cui dôu
la, la
partie
caséeuse
du lait
;
la racho, la
ge-
mo,
la burrado dôu
la,
la crème du lait
;
fraire
de la,
frère
de lait
;
enfant de la,
en¬
fant à
la
mamelle
;
pouc'eu
de la, cochon de
lait
;
agn'eu de
la,
agneau
qui
tette
;
escarpo
de
la,
carpe
laitée
;
soupo
de
la,
soupe
au
lait
;
la Font de La, la
fontaine de Lait,
à
Champoléon
(Hautes-Alpes)
;
erbo-dôu-la,
polygale
commun,
plante
;
móuse de la,
traire
du
lait
;
avè
de
la,
avé
lou la,
auè
lèit{g.),
avoir du lait dans
ses
mamelles
;
vaco
bono
de
la, vache bonne laitière; donna'nmiè-la,
allaiter
un
enfant à
demi, lui donner
la moi¬
tié
du
lait
qui lui
est nécessaire
;
leva
lou
la,
superstition populaire
: on
croit
que
certaines
personnes
ont
le
pouvoir
d'empêcher
les
nour¬
rissons de
prendre le
sein
; au
bon
la
fres
!
cri des
laitières;
avala
dous
coume
de
la,
avaler doux
comme
lait
;
blanc
coume
un
degout de la,
blanc
comme
lait
;
mena
cou¬
me
lou la
au
fià,
coumo
lou lach
sul
fioc (1.),
mener
doucement
;
se
i'esquichavon lounas,
n'en
sourtiriè
encaro
de
la,
si
on
lui
tordait
le
nez,
il
en
sortirait
encore
du lait
;
mous-
trarai
qu'ai
teta
cle bon la,
li
moustrarci
qu'ei
poupat
de
boun
lach
(1.),
je
lui
mon¬
trerai que
je
suis
un
homme.
L'ome
nat
de
bon
lach recounèis
un
servici.
la
bellaudièrë.
prov.
Vin
sus
la,
Es
santa;
La
sus
vin,
Es vérin.
Vin
sus
la,
Es benfa.
Lach
e
vin,
Pouisounfln.
Fau
leissa lou la
Coume
Diéu l'a fa.
Es pas
un
gros
eslouma
Que
fai
lou
meiour la.
Lou
la
vèn pas
dis
os,
Mai vèn
di moussèu
gros.
Lou la 's
un
marrit fais.
Lou vin
es
lou la di
vièi,
e
lou la 's lou
vin
dis
enfant.
Lait,
leit,
en
Gascogne
et
Béarn,
est
fémi¬
nin.
la
(rom.
Lar, Laar, Larr),
s. m.
Le Laa,
affluent du Gave de
Pau,
v.
Lar.
la
(rom.
Laa,
b. lat.
Lar),
n.
de
1.
Laa
(Basses-Pyrénées).
La
(las),
v.
las; la
(côté),
v.
las;
la
(lacs,
la¬
cet),
v.
las; la
pour
éli
(elles),
en
Limousin
;
laa,
v.
lan
;
la-bet,
v.
bet
;
la-d'aigo,
v.
lau.
la-de-jüdiéu, la-de-jusiéu
(m.),
(lait,
de
juif),
s. m.
Laiteron,
plante,
v.
lacheiroun.
la-de-lÈbre,
acho-lèbre
(lait
de liè¬
vre),
s.
m.
Laiteron, plante,
v.
alacho-lebre,
lacheiroun.
Vau
canta
soubre
un
èreoumun
Ço
que
vòu dire lou
mesclun
:
Es de bouon
acho-lèbre
Qu'es
coundit
au
ginèbre.
j. bessi.
la-de-puto
(lait
de
putain),
s. m.
Eu¬
phorbe,
en
Languedoc,
v.
lachusclo.
Lab
pour
la
vous, en
Béarn;
laba,
v.
lava;
labapour l'abat
;
labach,
v.
eilabas;, labadens,
v.
lavo-dènt.
labadié,
s. m.
Médecin
(vieux),
selon
Et.
Garcin,
v.
mège;
Labadié,
nom
de
fam.,
v.
abadiè.
R.
levandiero.
Labadou,
v.
lavadou
;
labagna,
v.
lavagna
;
labaich,
v.
eilabas
;
labaire, airo,
v.
lavaire,
airo.
labais,
s.
m.
Petite
prune
bâtarde,
prunier
sauvage, en
Rouergue,
v.
afatoun, medeci-
nau.
labax,
n.
p.
Laban,
personnage
de la Bi¬
ble;
nom
de fam.
languedocien.
Labandièiro,
v.
lavandiero
;
labandriè,v. la-
vandié.
labara,
v.
a.
Plaquer
du plâtre
sur
du
bois,
gobeter
une
poutre,
la couvrir de
plâtre
en
le
pressant
avec
la main
pour
le
faire
at¬
tacher
au
bois
;
salir, gâter,
v.
envispa.
Se
labara, v. r.
Se salir,
v.
emplastra. R.
lapo, labarido.
1...,1375,1376,1377,1378,1379,1380,1381,1382,1383,1384 1386,1387,1388,1389,1390,1391,1392,1393,1394,1395,...2382
Powered by FlippingBook