Lou Tresor dóu Felibrige - page 10

2
À
ABADA
.rault:
acabaran,
acabarau
ou
acabaròu,
faran,
farau
ou
faròu,
diran,
dirau
ou
diròu
;
et
en
Auvergne,
acabaroun,
faroun,
diroun.
an,
terminaison
de
la 3°
personne
du
plu¬
riel du
passé
déiini,
en
Béarn
:
cantan,
ils
chantèrent,
au
lieu
de
:
cantèron,
qui
est
la
forme
provençale.
an,
suffixe
de beaucoup
de
noms
de
lieux
situés
en
Languedoc.
Il
représente
le
suffixe
latin
anum
."Frontignan (Front
inianum),
Rédessan
(Reditianum),
Marseillan
(Mar-
céllianum).
ànci,
àncio,
anço,
désinence
qui
indi¬
que
un
substantif
féminin
formé
avec un
verbe
de
la
1"
conjugaison
:
aboundànci de
a-
bounda,
bcnuranço
de
benura,
coumen-
çanço,
de
coumenççt,.
ano,
suffixe
de
beaucoup
de
noms
de
lieux
situés
en
Provence.
Il représente
le
suiîixe la¬
tin
anà
:
Simiano,
Simiane
(Simiana);
Cla-
mensano,
Clamensane
(Clamentiana);
Sau-
mano,
Saumane
(Summana).
ant
final
indique
le
participe
présent
de
la 1"
conjugaison
:
dounant,
mandant,
can¬
tant,
qui
en
Guienne
deviennent
:
dounans,
mandans,
cantans.
arai,
rai,
terminaison
provençale du
futur
des
verbes
:
tournarai,
■prendrai,
di¬
rai,
ras,
ra,
ren,
res,
ran
;
en
Limousin,
tournarai,
ra,
rò,
rem,
rei,
ran
ou
rau;
en
Gascogne,
Béarn,
Albigeois,
Narbonnais
et
Viva
rais,
tournar'ei,
ras,
ra,
ram,
rats,
ran
;
en
Querci,
Toulousain,
Carcassais
et
Ca¬
talogne,
tournarè,
ras,
ra,
etc.;
à
Nice, tour¬
nerai.
ard,
ardo,
désinence
qui donne
aux
adjectifs
un
sens
augmentatif
ou
péjoratif
:
gaiard,
cliambard,
goulard,
ardo.
Les
Limousins
terminent
en
ard
tous
les
aug¬
mentatifs
qui
finissent
en as
dans
les
autres
dialectes
:
grandard
pour
grandas,
bou-
nard pour
loun'as.
argue,
argo,
suffixe
particulier à
beau¬
coup
de
noms
de
lieux,
qu'on trouve
surtout
dans
le
bas
Languedoc,
et
qui
représente
la
désinence
latine
anicus>,
anicum,
anica,
anicœ,
exemples
:
Vendargues
(Venerani-
cus),
Goudargue
(Gordanicum),
Massar-
gues
(Marsanicœ),
Meirargo
(Mariani-
ca).
as,
terminaison
de
la 2e
personne
du
pluriel de
l'indicatif
et
de
l'impératif des
ver¬
bes
de
la 1"
conjugaison
:
picas,
toumbas,
qui
deviennent
picats,
toumbats
en
Gasco¬
gne
et
haut
Languedoc, et
piques,
toumbès
en
Dauphiné
et
haute
Provence.
as,
terminaison
de
la
25
personne
du
sin¬
gulier
du
passé
défini,
en
Béarn
:
cantas, tu
chantas.
Dans
le
reste
du
Midi,
canteres
ou
cantbros.
as,
assas,
atas,
ciras,
désinence
ordi¬
naire
des
augmentatifs et
péjoratifs
:
porc,
porc,
pour
cas,
gros
porc,
pourcassas,
pourc
atas,
porc
énorme;
grand,
grand,
granclas,
très
grand,
grandaras,
démesuré¬
ment
grand.
Le
féminin
se
forme
en
asso,
granclas,
grandasso, et
le
pluriel
languedo¬
cien
en
asses ou
àssis
:
ribas,
ribasses
ou
ribàssis.
at,
désinence
qui
indique
un
substantif
masculin
:
coumbat,
constat,
atroubat,
mal-
adoubat,
prat,
valat.
at,
désinence
qui
indique
un
diminutif,
particulièrement
en
Languedoc,
Gascogne et
Guienne
:
cebat,
plant
d'oignon,
aucat,
oison,
passerai,
moineau,
de
cebo,
auco,
passero.
at,
ado,
désinence
qui
indique
le
parti¬
cipe
passé
do
la lre
conjugaison,
en
Languedoc,
Gascogne,
Catalogne et
comté
de
Nice
:
mas-
carat,
ado,
regalat,
ado,
qui font
au
pluriel
dans
le
haut
Languedoc
:
mascaràdis,
ados,
regalàdis,
ados.
au,
diplithongue
qui
se
prononce
aou,
d'une
émission
de
voix.
En Bigorrc
elle
se
change
quelquefois
en
o :
pane,
poc,
rauc,
roc.
au
final, désinence
d'un
grand nombre
d'adjectifs
et.
de
substantifs, qui
devient
sou¬
vent
al
en
Languedoc
:
mourtau,
mourtal,
oustau,
oustal, faus,
fais.
au
final, désinence
de
substantifs qui
expriment
la
qualité désignée
par
le
radical,
en
Guienne
:
feiniantau,
fainéantise, de
fei-
niant
;
bagantau,
polissonnerie,
de bagant;
flaugnacau,
mignardise,
de flaugnac.
au,
syncope
bas-alpine
de
la désinence
aclo
:
apoussau,
çscuilau,
sarau,
pour a-
poussado,
escudelado,
salado.
ave
ou
àvi,
aves,
avo,
avian,
avias,
avon,
terminaisons
de
l'imparfait
de
la
1™
conjugaison,
dounave
ou
dounàvi,
aves,
avo,
avian,
avias,
avon,
qui
deviennent à
Nice
et
dans
les
Alpes
:
dounàvi,
aves,
avo,
avan,
avas,
avon;
en
Limousin,
dounave
ou
dounavo,
àva,
avo,
avam,
ava,
avan ou
avon
;
en
Auvergne,
dounave,
ave,
àva,
avan,
avas,
avon
;
en
bas
Languedoc,
dou¬
nave,
aves,
avo,
àven,
aves,
àvou
ou
àven;
en
haut
Languedoc
et
Agenais,
dounàbi,
abes,
abo,
àben,
àbets,
àben
;
à
Toulouse,
dounài,
àos, ào,
àen,
àes,
àon
;
en
Gascogne,
dou-
nàuoi,
àuos,
àuo,
auon,
auots, àuon
ou
àuen
;
et
en
Guienne,
dounèui,
eues,
eue,
èuem,
èuets,
èu'en. A
Valence
(Drôme),
on
dit
dounàvi
pour
dounavias,
vous
donniez,
et
dounavon pour
dounavian,
nous
donnions.
Pour les autres
désinences et
terminaisons,
voir
aux
lettres
E,
I,
0,
U.
À,
o
(lim.),
(b.),
(rom.
cat,
esp.
it,
a,
lat.
ad), prép. et
art.
indiquant
le datif.
A, dans,
avec, v.
ad,
and, end
;
vers,
chez,
v.
encò,
vers.
A la
glèiso, à
l'église
;
à
Marsiho, à Mar¬
seille;
à
la
carriero, dans
la
rue
;
à
l'Africo,
à
l'Afrique,
en
Afrique
;
à ta
santa,
à
ta
san¬
;
à
la
primo
aubo,
au
point du jour
;
à
l'avignouncnco,
à
la
mode
d'Avignon; à
bóudre,
pêle-mêle
;
à
ja'bo, à
foison
;
à
bono
ouro,
de
bonne
heure
;
à
regret, à regret
;
coutèu
à
tres
lamo,
couteau
à
trois
lames;
orne
à
talent,
homme
de talent
;
courre
à
pkd descans,
courir
nu-pieds
;
de
pau
à
pau,
peu
à
peu
;
cle vint à
trento
persouno,
vingt
à trente
personnes ;
de
cap
à
pèd,
de
pied
en
cap
;
à
cha
un,
à
cha
dons,
un
à
un,
deux à
deux
;
porto à
porto, porte
à
porte
;
nas
a
nas,
nez
à
nez;
coumcnço
à
ploure,
il
com¬
mence
à
pleuvoir
;
fiho
à
marida,
fille à
ma¬
rier
;
à
lou creire, à
l'en
croire
;
à
lou
v'eire,
à
le
voir;
à
dire
lou
verai,
à
dire
vrai; à
falè
mouri, tant vau'
ren
estre,
puisqu'il
faut
mourir,
autant
vaut
ne
rien
être
;
clou
tèms
qu'èro
à M.
tau,
pendant
qu'il
était
chez
M.
un
tel; à
Meissemin,chez
Maximin,
v.
acó
de;
à
fauto
d'autre, m'a
pres
à
ièu,
faute
d'autre,
il m'a
pris
;
pudi
à
vin, à
la
pipo,
puer
le vin,
la pipe.
Helas
!
aquelo
que
te
mounto
Es
la que
me
demounlo
a
mi.
Gautier,
de Toulouse.
Elo
me
pago
à
mi.
f.
de
cortète.
Cet
emploi
de la
préposition à est
très
fré¬
quent
en
Catalogne.
A,
devant
une
voyelle,
prend
un
n
eupho¬
nique
pour
empêcher
l'élision
ou
l'hiatus
:
pico
cï-n-aqiielo
porto,
frappe
à
cette
porte;
l'auro
coumenço
à-n-alena,
le
vent
com¬
mence
à
souffler; à-n-un
sòu
li cerieso, à
un
sou
les
cerises;
à-n-Estève, à
Etienne;
vau
à-n-Arle,
à-n-Avignoun,
à-n-Ara-
moun,
je
vais
à
Arles,
à
Avignon, à Aramon.
A-n-un
lebraud.
P.
GOUDELIN.
Quand
sounjas
a-n-aquéu malur.
c.
brueys.
En
pareil
cas,
l'ancien
provençal ajoutait
un
5-
:
«
Per
esquivar
hyat,
deu
hom
pauxàr
z
aprop
à
prepositio
»
(Leys
d'Amor). Ce
x,
qui
n'est
du
reste
que
le
cl
de la
préposition
latine
ad,
s'est
conservé
dans
quelques
phra¬
ses
toutes
faites
:
à-x-Ais, à
Aix,
à-x-At,
à
Apt,
à-z-Aup, à
Aups,
à-x-Aude,
sur
les
bords de l'Aude
;
à-x-auto
voues,
à haute
voix. Mais dans le
Rouergue
son
emploi
est
encore
général
:
à-x-Èbo,
à
Eve,
à-x-un
sòu, à
un
sou.
En
bas
Limousin, devant
une
voyelle,
à
re¬
devient
ad
:
ad
un
ase,
à
un
âne.
D'à, forme
qui
rappelle la préposition
ita¬
lienne da
:
d'à
pèd, à
pi-ed
;
d'à
geinoui,
à
genoux
;
d'à
pauto,
à
quatre
pattes
;
d'à
pas,
pas
à
pas
;
teni d'à
ment, guetter;
d'à flour,
à fleur ;
d'à
plan, horizontalement
;
d'à plat,
de
plat
;
d'à front,
de
front
;
d'à founs, à
fond
;
d'à
nue,
cette
nuit
;
d'à
pro,
du
côté
de la proue
;
d'à
poupo,
à
la
poupe
;
d'à
jouve,
dans la jeunesse,
d'à.viei,
étant
vieux,
à
Nice,
v.
da.
La
préposition
à,
ajoutée à
un
substantif
ou
à
un
adjectif, contribue à la
formation
d'un
grand nombre de verbes
:
acivada, de
à,
ci-
vado
;
adouci, de
à,
d
ous;
amourti,
de à,
mort;
amoulouna,
de
à,
mouloun.
a,
particule
inséparable qui s'ajoute
au com¬
mencement
d'un
grand nombre
de
mots,
par
euphonie
ou par
abus. Ainsi
on
dit
indifférem¬
ment
:
coumença,
acoumença,
regarda,
arregarda,
trouba, atrouba, plan,
api
a.
.
Cette
espèce
d'augment,
appelée
acljectio
dans
Las
Flors
del
Gay
Saber,
est
beaucoup
usi¬
tée
en
Gascogne,
Béarn
et
Navarre devant la
lettre
r
:
rai,
arrai, rasin, arrasin,
rous,
arrous.
Les
Grecs écrivaient de
même
phxpi*
ou
e.Shy/pis,
sans que
le
sens
fût
mo¬
difié.
Dans
certains
mots,
tels
que
aglan,
anose,
apruno,
aciprès,
acuèrni,
acaus,
qui
se
disent
pour
glan,
nose,
pruno,
ciprès,
cuèrni,
caus,
il
est
évident
que
l'a
provient
de
l'article la: la
glan,
l'aglan,
la
nose,
l'anose,
la pruno,
rapruno,
etc.
L'a
privatif
des Grecs
se
retrouve
aussi dans
quelques
verbes
:
abena,
épuiser
la
veine
;
abrouqui, abrouti,
priver de bourgeons;
abouvia,
dételer les
bœufs;
acoura,
faire
défaillir le
cœur
;
agouta,
priver do gouttes;
amaiufà,
déhancher.
A,
AT
(d.),
o
(lim.),
OT(Velay), (rom.
a,
ha,
cat.
ha,
lat.
habet),
il
ou
elle
a,
v.
avi.
N'a,
il
en a;
quant
a?
combien a-t-il V
n'i'a, n'à
(m.), il
y
en a,
il
on
tient;
i'a tres
jour,
tres jours
a
(g.),
il
y a
trois jours
;
i'a
quàuquis
an,
quàuquis
annado
i'a,
il
y a
quelques années;
lou
tèms
l'a,
le
temps
est
à
ces
choses.
A,
v.as; a,
v. ac; a, v.
la; Aàï,
v.
Alàri.
ab, ob
(querc.), (cat,
ab), prép.
latine
et
romane
qui
signifie
par,
avec, v.
cim,
amb,
amè,
àrribè, emè,
embè.
Ab
intestat,
sans
tester;
ab hic et
ab hoc,
tabic
c
taboc, ab
hoc
et
ab
hac,
à
tort
et
à
travers,
désordonnément,
;
parlo
ab
hic
et
ab
hoc,
il
parle
sans
savoir
ce
qu'il dit
;
ab tant,
pourtant,
en
bas
Limousin
;
tripo
ab
mous-
tarclo,
tripe
avec
moutarde.
Ab,
dab, dap,
avec,
est
usité
en
lioussillon,
Gascogne et
Béarn.
Ab
sauras
pour
ba
sauras,
tu
le
sau¬
ras,
dans
l'Ariôge.
aba,
abac
(1. g.),
abaco
(niç.), (rom.
cat-,
abac,
it.
abbaco,
esp.
port,
abaco,
lat. aba-
cus),
s.
m.
t.
se.
Abaque,
tableau
propre
à
tra¬
cer
des
figures
géométriques,
v.
tablèu;
tail¬
loir d'un
chapiteau,
v.
taiadou;
pour
abbé,
coryphée,
v.
abat.
Compcndion
del
abaco,
titre
d'un
traité
de
mathématliiques
en
langue
provençale
im¬
primé à
Turin
en
1492.
abaca, v. a.
Donner
la
buvée
aux
cochons,
en
bas
Limousin,
v.
arriba.
Abaco
lous
tessous.
j.
roux.
R.
à,
bac.
Abaclia,
v.
abeissa
;
abachado,
v.
abeissado;
abacho,
v.
abaisso
;
abachoun,
v.
abatoun
; a-
bacous,
v.
bacous.
abada,
v.
a.
Ouvrir la
bouche
ou
le bec,
en
Dauphiné,
v.
bada;
élargir,
délivrer,
v.
alarga.
Abacla
l'Uvè,
élargir le
troupeau
;
abada lou
barrau, mettre
le
baril
en
perce.
R. à,
bado.
1,2,3,4,5,6,7,8,9 11,12,13,14,15,16,17,18,19,20,...2382
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