LOU
TRESOR
DOU
FELIBRIGE
ou
DICTIONNAIRE
PROVENÇAL-FRANÇAIS
G
g,
s.
m.
G,
septième lettre
de
l'alphabet
que
l'on
prononce
gè.
G
se
prononce
dur
devant les
voyelles
a,
o,
u :
galino,
goulo,
gus
;
devant
e
et
i, il
se
prononce
ds
ou
dj
:
gémi,
gip
;
dans l'Hé¬
rault,
l'Àude
et
le
Lot, il
se
prononce
ts
ou
ch,
et
l'on
y
dit
encliendra
pour
engendra, ima-
che pour
image,
chibië
pour
gibiè
;
dans
le
Tarn
et
l'Aveyron,
il
se
prononce comme un
x
et
l'on y
écrit même
aeneral, xenibre
pour
general, genibre
;
dans
le haut Languedoc,
en
Gascogne
et
en
Catalogne,
on
le
prononce
comme en
français.
Mais les
Béarnais
pronon¬
cent
et
écrivent
imatye,
canounye,
yutye,
yent,
pour
image,
canounge,
juge, g'ent.
Gn
remplace le
nh
mouillé de la langue
des Troubadours.
Ainsi
on
écrit
agnelet,
ba-
gaa,
les
mots
que
ces
derniers écrivaient
a-
nhelet, banhar. Les
Marseillais
prononcent
souvent
baina, ainèu
pour
bagna, agnèu.
Gue,
gui
se
prononcent
à la
française
:
guerro,
guinda.
Ga devient goua,
dans le
Gers
:
gaire,
ga~
lhard,
garda,
gasta,
se
prononcent et
s'écri¬
vent
dans
ce
pays-là
gouaire,
goualhard,
gouarda, gouasta. On
y
dit de même
gouer-
ro,
lengouo,
pour
guerro,
lengo.
En
Gascogne,-
g se
permute
en c
lorsqu'il
est
suivi d'un l
:
regla, recla,
avugle, abu-
cle.
A
Marseille,
au
contraire,
c
dur
se per¬
mute souvent
en
g
:
eat,
cato, gat, gato.
Dans les
Alpes
et
le
Limousin,
g
dur
se per¬
mute
en
j
:
gàbio, jàbio,
bugado, bujado,
brega, breja.
Dans le
Velay,
g
dur
se
change
en
d
:
a-
gut,
adut,
segur,
sedur.
Dans le
même
pays
il
remplace
quelquefois
l'l,
et
l'on
y prononce
afiaga,
bagaja,
ago,
pour
afiala,
balaja,
alo.
En
Limousin,
g
devant i
se
prononce
tou¬
jours
di
:
gibre, dibre,
giala, diala, engin,
endin,
giscle, discle. Les
Ioniens
et
les Do-
riens
employaient aussi
S
pour
y,
disant
8«
pour yri.
Les Béarnais
disent
aussi
pergut
pour
■perdut,
et
les
Français
ont
dérivé
peindre,
plaindre,
du lat.
pingere,
plangere.
En
Rouergue,
g se
permute
avec
b
: aama,
bama,
bagana,
babana,
gourgoul,
bour-
goul, boudin,
goudin. Cette
permutation
é-
tûit
fréquente
chez
les
Doriens
:
ëXi^pxjyXifupot,
G
—
GABAIRE
G
se
permute
aussi
avec v :
vairouleto,
gai-
rouleto,
vèspo,
guèspo,
gira,
vira.
En
Rouergue,
g
remplit
souvent
l'office d'as¬
pirée,
car on y
prononce
garo pour aro,
gausa pour ausa,
gounze pour
ounse,
gueit
pour
oueit. A
Cahors
on
dit de
même
guel
pour
el
(lui).
A
Marseille,
g
tombe
fréquemment
devant
n :
pigno, pino, tigno, ttno,
vigno, vino.
Dans la
même
région,
il
tombe quelquefois
devant
r :
grand, rand,
grampouna, ram-
pouna,
griho,
riho.
En
Armagnac,
g
tombe devant
oua,
oue,
et
l'on y prononce ouara
pour gouara, gara,
ouaire
pour
gouaire, gaire,
oualhara
pour
goualhard, galhard,
ouero pour gouero,
guèiro.
En
Rouergue,
spécialement à
Rodez,
g
tombe
souvent,
lorsqu'il
se
trouve
entre
deux
voyel¬
les
:
aigo,
aio,
plega,
plea, diguet, dièt,
segur,
seür.
En Castrais
on
dit aussi
boutio
^ovLîboutigo, dius
pour
digus.
En
Querci,
au
contraire,
on
intercale
sou¬
vent
g
entre
deux voyelles
contigües
: crega
pour crea,
grouga pour groua,
debougat
pour
dévouât,
cruguèl
pour
cruel, oubegui
pour
oubeï. En Castrais
on
dit de même
cagus
pour
cahus,
flaguto
pour
flahuto.
Dans
la Provence
centrale,
g
dur
se ren¬
force
parfois
en gar, par
épenthèse
:
gabre,
garabre, gàmbi,
garàmbi,
cliambroun,
ga~
rambroun,
goi,
garoi.
C'est ainsi qu'on dit
encore
calabro
pour
cabro,
galamoun
pour
gamoun.
La
commune
de
Gignac
(Bouches-du-Rhô-
ne)
porte
deux G dans
son
blason.
ga,
gas, gaf
(1.),
gal
(querC.),
goua
(g.),
go
(lim.),
(rom.
ga,
gah,
gua,
gat,
gas, go,
guo, v.
cat.
guau,
it.
guado,
guazzo, esp.
vado, lat. vaaum),
s. m.
Gué,
passage
d'eau,
rivière,
en
Languedoc
et
Limousin,
v.
gafo,
gas;
Le
Gua (Isère),
nom
de lieu; Dauga,
Duga,
noms
de
fam.
méridionaux.
Passa
lou
rièu à ga,
passer
le ruisseau
à
gué.
E
s'aguèssi
pecat
lou
ga,
Èri
en
dangè de
me nega.
j. de
valès.
Car
me
pensée lou
comte
l'a
nega
En
noun
venent,
quand
passaben
lou
ga.
a.
gaillard.
ga,
gach
(a.
1.),
gat
(périg.), güèit
(g.),
goueit
(b.), (rom.
gach,
gag,
guach, gait,
gayt,
gaict,
gayt,
gueyt,
goeyt,
ail. wachtj,
s. m.
Guet,
sentinelle,
soldats
qui
font la
ron¬
de,
patrouille
;
cavalcade,
.sorte
de parade
à
cheval que
l'on fait
dans certaines fêtes,
par¬
ticulièrement à
Aix,
dans les
jeux
de
la Fête-
Dieu,
et
à Tarascon dans
ceux
de la
Taras-
ue
;
surveillance,
v.
gàrdi,
gueitoun
;
Ga,
ach,Gueit, Dugat,
noms
de fam. méridionaux.
Estre
au
ga,
être
au
guet
;
soudard
de
ga,
soldat de
guet,
sentinelle
;
li chivaliè dôu
ga,
les chevaliers
du
guet.
Vela veni lou ga que passo,
Troumpetos, tambours,
tout
brounzis.
j.
michel.
prov.
Gros
dourmèire,
ges
de bonga.
fl.
gaclia.
Ga
pour
ba,
va
(le,
cela),
en
Castrais
;
ga
pour
gat
(chat),
v.
cat;
Ga,
v.
Gap;
gaa,
v.
gafa.
gaba
(rom.
gabar,
railler,
faire
du bruit,
cat.
port,
gabar,
it.
gabbare),
v.
a.
Vanter,
louer
outre
mesure,
dans
les
Alpes,
v.
lausa,
vanta;en
faire
accroire, tromper,
frauder,
at¬
traper,
v.
engana;
rabattre le
gibier.
Es pas
pèr
me
gaba,ce
n'est
pas pour ma
vanter.
prov. alp.
Gabo bèn la
piano
E tén-le à la
mountagno.
Gaba,
gabat
(1.),
ado,
part.
Vanté,
trompé,
attrapé, ée.
prov.
Noun
tefises,
nounsaras
gaba.
R.
gabo.
Gabach,
gabachas,
gabacheja, gabacho,
ga-
bachou,
v.
gavacli,
gavachas,
gavacheja,
ga-
vacho,
gavachoun.
gabacïocn, gabacieiv
(m.), (rom. gab,
port,
gabo,
it.
gabbo),
s.
f.
Vanterie,
trompe¬
rie,
v.
vantacioun. B.
gata.
gabadou
(rom.
cat.
port,
gabador, rail¬
leur),
n. p.
Gabadou,nom de
fam.
Iang.
R .gaba.
Gabagna,
v. gavagna
;
gabai,
v.
gavach.
gabaibe,
akello, airis, airo
(rom.
ga-
baire, guabaire,
cat. port,
gabador, it.
gab-
batorej,
s.
et
adj.
Celui, celle
qui
vante,
hâ¬
bleur, trompeur,
euse,
v.
gabin, gabous,
van-
taire. R.
gaba.
Gabamóundi,
v.
gabo-mounde
;
gaban,
v.
caban.
ii
—
1
m