Lou Tresor dóu Felibrige - page 406

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CA
GABANIÉ
se
permute
en u
ou en
i
:
ainsi
actum,
spec-
taculum,
doctrina,
accidentem, lectura,
cycnus,
sont
devenus
ate,
espetacle, dóu-
trino,
aucidènt,
leituro,
cièune.
En
Lan¬
guedoc
et
Gascogne
ce c
étymologique
a
per¬
sisté
ou
s'est
changé
en
t
:
atte,
espectacle,
douttrino, accident,
letturo,
cicne.
C
initial
tombe
quelquefois devant
r
:
rampo, rampoun,
ranc,
se
disent générale¬
ment
pour crampo,
crampoun,
cranc.
Ch
se
prononce
ts
ou
tz,
d'une
façon
inter¬
médiaire
entre
l'espagnol rnucliacho
et
l'ita¬
lien barbozza. Ainsi
facho, riche,
machoto,
lucho,
doivent
se prononcer
à
peu
près
comme
fatso, ritse, matsoto,
lutso.
Du côté d'Aix
et
de
Marseille,
cette
prononciation
se
mouille
davantage,
et
l'on
prononce
presque
fatsio
on
Íatio, ritsie
ou
ritie, matsioto
ou
matioto.
lans le
Castrais,
l'Albigeois
et
le Rouergue, la
combinaison
ch
s'articule à peu
près
comme
en
français la lettre
x.
En Limousin,
Guienne
et
Gascogne, elle
se prononce
à la
française.
En
Auvergne,
au
contraire, l'articulation
chuintante du ch
est
appliquée généralement
à la
combinaison
ci,
si.
Dans les
Alpes,
le Dauphiné, le Vivarais,
le
Cantal, les
hautes
Cévennes
et
le Limousin,
la
combinaison
ca
se
permute
en
cha
:
acaba,
achaba, cabro,
chabro,
camin,
chamin,
càrri, cliàrri,
eau,
chau. En
Provence,
ce
changement
n'a
lieu
que
pour
quelques
mots,
tels que
cliambro, champ, chausi,
pour cam-
bro,
camp,
causi.
En
Limousin,
ch, devant i, devient
souvent
ti,
et
l'on
y
prononce
petié, tiche,
ticouteja
au
lieu
de
pecliiè, chiche, chicouteja.
En
Provence,
au
contraire, le
t
devient
ch dans
quelques
diminutifs
:
abat, abaclioun,
sa-
quet,
saquechoun,
escut, escuchoun.
ca,
s. m.
Char, chariot,
sorte
de
charrette,
en
Guienne
et
Béarn,
v.
càrri
plus
usité
;
pour
cher,
v. car; pour
caillé,
v.
cai;
pour
chien,
v. can ;
pour
chat,
v.
cat
1
;
pour
coi,
tranquille,
v.
cat
2
; pour
chas,
œil d'une ai¬
guille,
v. cas ; pour
tête,
v.
cap
;
pour
cela,
en
Périgord,
v.
acò.
Viro-ca, endroit où
l'on fait
tourner
les
charrettes. R.
càrri,
car.
ca, apoc.
de caso(maison,
chez soi),
à Nice
:
en
ca,
à
la maison
;
fouoro
de
ca,
hors de la
maison,
hors du
pays.
prov.
La
galino qu'es
en
ca,
Se
noun
pilo,
a
pila.
Qu
piho fremo
fouoro
de
ca,
A
qu
la
presio,
à
qu
la
da,
v. caso.
ça
(rom.
sa,
lat.
ecce
hac),
adv.
et
interj.
Çà,°
céans,
ici,
v.
çai plus
usité
;
çà,
allons,
à
Toulouse,
v.
zóu,
sus;
ça, ce,
ceci,
en
Tou¬
lousain,
Armagnac, Béarn
et
Périgord,
v.
ço.
Dièu
ça
sié
!
Dieu
soit
céans !
ça
i'a
res
?
noun
ça
degun ?
y
a-t-il quelqu'un ?
ça
bi
(b.), viens
ça ;
ça-i
me
bede
douma
(b.), viens
me
voir demain
;
ça
sian,
nous
y
voici
; ça
en
arrè
(g.), jadis,
ci-devant;
despièi
un
an
en
ça,
depuis
un
an en
çà;
dès
en
ça,
dès
ici,
dorénavant,
v. ença.
Noun
es
sujet à
tant
de japadissos,
A
tant
de
plours
que ça
règnon
tout
l'an.
la.
bellaudière.
Quinto boueno
auro ça vous meno
?
c. brueys.
prov.
Vuei
ça
sian, deman
ça
sian plus.
Ça,
ça, ça,
cri usité
pour
faire marcher les
vaches.
Ça,
ça,
began
tant
que
pouiren.
p.
goudelin.
Ça, lardadouros,
vengo
l'ast!
gautier.
Ça
pensée,
pensa-t-il,
ça
digu'et, dit-il,
ce
dit-il,
v. ço
plus usité.
Caa,
v.
can;
caas, v. cas
;
cab,
v.
cap.
caba,
v. a.
Mettre
un
bout à
un
objet,
à
une
futaille,
achever,
en
Gascogne,
v.
acaba;
pour creuser,
v. cava.
R.
cap.
Cabaduro,
v.
acabaduro
;
cabagne,
v.
caba-
no;
cabal,
v.
cabau
(cheptel);
cabal,
v.
cavau
et
chivau
(cheval)
;
cabal
v.
cabarbo
(mouton).
cabala,
v. n.
et
a.
Cabaler, comploter,
v.
trama;
se
coaliser,
v.
couspira. R. cabalo.
cabalage,
cab
vlàgi
(m.),
cabalatge
(1.
g.),
s. m.
Action de cabaler,
manœuvres, v.
mal-ourdit. R. cabala.
cabala1re, abelló, airis, aibo,
s.
et
adj. Cabaleur,
euse,
factieux,
euse,
v. coum-
ploutaire. R. cabala.
Cabalariè,
v.
cavalarié
;
cabalcado,
v.
ca-
vaucado
;
cabalè, cabalèi,
v.
cavalié.
cabaleja
(rom.
cabalejar, cabaleiar),
v.
n.
Trafiquer, négocier,
manœuvrer,
v.
trafi-
queja.
R.
cabalo.
cabalet,
s. m.
Petit
cheptel, petites bêtes,
insectes,
v.
biscouaio;
pour
chevalet,
v. ca-
valet. R.
cabau.
Cabalga,
v. cavauca
;
cabalgous,
cabalhous
(à),
v.
cavaucoun
;
cabalho,
v.
cavalo
;
caba-
lhou,
v.
cavaloun.
cabaliÉ,
cab
aliè
(1.),
(rom.
cabale?'),
s.
m.
Cheptelier,
preneur
d'un
cheptel
;
pour
ca¬
valier,
v.
cavalié.
R. cabau.
Cabaliè,
cabalièiro,
v.
cavalié,
cavaliero
;
cabalin,
cabali,
ino,
v.
cavalin, ino
;
cabalisco,
v.
cavalisco.
cabalisti, cabalistic
(1. g.),
ico(cat.
ca-
balistich,
esp.
port.
it.
cabalistico), adj. Ca¬
balistique.
Estendèron la
man
en
prounounciant li
tres
mot
cabalisti.
dominique.
R.
cabalisto
1.
cabalisto
(cat.
esp.
b. lat.
cabbalista),
s. m.
Cabaliste. R. cabalo.
cabalisto,
s.
et
adj.
Capitaliste,
celui qui
ne
possède
que
des
biens
mobiliers,
v.
capi-
talisto
;
marchand
intéressé
dans
un com¬
merce,
commanditaire,
v.
coumandatàri;
fermier
judiciaire,
v.
balisto.
Coumpés cabalisto,
nom
qu'on
donnait
en
Languedoc
au
rôle
des aisés d'une
commune,
cote
mobilière
;
soui
trop
au
cabalisto
(Sau¬
vages),
ma
cote mobilière
est trop
chargée.
R.
cabau.
Caballous,
v.
escambarloun,
cavaucoun.
cabalo
(cat.
esp.
port.
it. b. lat. cabala,
hébr.
kabal),
s.
f.
Cabale, science de
la tradi¬
tion
juive,
espèce de
magie
;
complot,
brigue,
v.
brigo
;
coalition d'ouvriers,
société,
v. cour-
dello
;
partie
de plaisir,
v.
partido;
pour ca¬
vale,
v.
cavalo.
Touslei
jours fan
quauco
cabalo
Pèr la
faire
groumandeja.
c.
brueys.
Cabalot,
oto,
v.
cavalot,
oto.
cabalocs, ouso,
ouo(rom. cabalos),
adj.
Riche
en
capital
on en
cheptel,
opulent,
ente,
v.
drut, riche. R.
cabau.
cabax,
s. m.
Petit
parc,
en
Guienne,
v.
cast.
R. cabana.
caban, gaban
(cat. capà,
v.
fr.
gaban,
esp.
caban,
it.
gabbano,
b. lat.
cabanus),
s.
m.
Manteau
à manches
et
à
capuchon,
v.
bur¬
nous
,
capo,
sauto-en-barco
;
sobriquet
qu'on
donnait
aux paysans
de
Provence,
au
16"
siècle,
v.
capeto; Chaban,
nom
de
fam.
lim.
L'estang dôu
Caban, l'étang
du
Caban,
dans
la
Crau
d'Arles.
Toun caban
tout
plen deflo,
Ta
centuro
e
leis
esclop.
n.
saboly.
N'avèn ni
lançòu ni
cuberto,
Fouero
un
marrit
tros
de caban.
reynier
de
briançont
proy.
Farié
veni
crento
en un
caban.
R. cap.
cabana
(rom.
cabanar),
v. n.
et
a.
For¬
mer
cabane, faire des
cabanes,
v.
acabani
;
mettre
sous
des
cabanes,
v.
encabana,
bar¬
raca.
Cabana,
cabanat
(1.
g.),
ado,
part, et
adj.
En
forme
de
cabane,
ogival, aie,
voûté,
ée,
creux,
euse.
Prèp d'un
roc
cabanat.
j.
oastela.
■R. eabano.
cabana,
v. n.
Dégringoler,
dans
l'Hérault,
v.
debana.
E lou
nisloun
cabano ansin
qu'un
frucli
madu.
a.
langlade.
R. cap,
debana.
cabana, c.vbanac
(g.),
(b.
lat.
cabana-
cum,
écurie),
n.
del. Cabanac
(Gironde,
Hau¬
te-Garonne, Hautes-Pyrénées).
cabanado,
chabanado
et
chabana
(d.),
s.
f. Produit du
laitage d'une vacherie,
tout
le
fromage
qui
est
dans
une
cave,
en
Rouergue,.
v.
cavado
;
coiffure de
femme usitée
autrefois
dans la
Drôme
;
jeu
du bâtonnet,
v.
bisù,
sau-
tareu.
R. cabana.
cabanage,
cabaxàgi
(m.),
s. m.
Baraque¬
ment,
v.
barracage. B. cabana.
cabanaibe,
s. m
Chasseur
à la
pipée, qui
se
cache dans
une
hutte de
feuillage,
v.
bre-
saire,
cabanié
;
propriétaire
ou
fermier
d'une
cave
à
fromage, à
Roquefort. R.
cabano.
cabanarié, ciiabanariò
(d.),
(rom. dauph.
chabanaria,
bâtiment d'exploitation agricole,
ferme,
grange),
s.
f.
Réunion
de
cabanes,
v.
barracamen.
R. cabano.
cabanas, cabanasso,
s.
Grande
cabane,
cabane
délabrée,
v.
barraco
;
La
Cabanasse
(Gard,
Pyrénées-Orientales),
nom
de
lieu.
Marsiho avié
pèr bourso
un
vièi
cabanas
de
post.
arm.
prouv.
Vegèren
uno
cabanasso
D'un
quart
de lègo de
loungou.
c. pavre.
R.
cabano.
cabanau,
s. m.
Cabane
l'on abrite les
troupeaux, vieille cabane,
v.
aberg,
jasso,
m'eiro
;
Le Cabanial
(Haute-Garonne),
nom
de lieu.
Es
louja dins
un
cabanau.
n.
saboly.
Prés
de
soun
cabanau
Gardavonlou besliau.
id.
Aquéu vièi
cabanau
qu'apelas
un
estable.
a. maurel.
R.
cabano.
cabanello
(cat.
cabanyella,
esp.
caba-
uuella,
it.
capannolla),
s.
f.
Jolie
cabane, kios¬
que, v.
capitello, gabinello. R.
cabano.
cabanex, exco,
s.
et
adj. Habitant
de Ca-
bannes,
v.
manjo-fricasso. R.
Cabano.
cabanes,
n.'de
1.
Cabanès
(Aveyron,
Tarn).
cab4net,
chabanet,
s. m.
Grenier,
en
Guienne,
v.
granié,
òrri. R.
cabano.
cabaxeto, cabaxoto
(lim.),
(cat.
caba-
nyeta,
it. ccipannettaj,
s.
f. Petite
cabane,
berceau de
ramée,
logette,
cellule,
v.
cabot,
cafaroto.
Alor vite à
sa
cabanelo
Lou
porto
emé milo
poutoun.
c.
dupuy.
Pèr
asard dins la cabanelo
S'atroubavon dous
animau.
s. lambert.
Es
tant
liuencho la cabanelo
!
j.
roumanille.
R.
cabano.
cabanèu, cabanèl
et
rabanèl(L),
cha-
banèit,
chabaxèl
(lim.),
(it.
capannuccio,
feu
de
joie),
s. m.
Feu
de la saint
Jean
(que
l'on
construit
en
forme
de
cabane),
v.
casello,
fìò;
borgne, à Tulle,
v.
borgne
;
écorcheur,
en
Li¬
mousin,
v.
espeio-rosso
;
hulotte,
espèce de
chouette,
en
Rouergue,
v.
chot,
duganèu;
Cabanel,
Chabanel, Chabaneau,
noms
de
fam.
mérid.
dontlefém.
est
Cabanello
et
les dim.
Cabanelet,
Cabaneloun.
Nòu
coumo un
cabanèl,
neuf,
naïf;
lou
pintre
Cabanèl, Alexandre Cabanel,
peintre
distingué,
né à
Montpellier
(1823);
lou
feli-
bre
Chabanèu,
Camille Chabaneau,
auteur
de la
«
Grammaire
limousine
»,
professeur de
langue
provençale
à
la Faculté de Montpellier,
à
Nontron
(Dordogne),
en'1831.
Sant
Jau la grano,
Fiò à la cabano !
paroles
que
l'on
prononce en
allumant
le
feu
de la
saint
Jean,
en
Languedoc. Elles indi¬
quent
l'origine
du
mot
cabanèu.
R. cabano.
cabanie,
cabaniè
(1.),
chabanié
(d.),
iebo,
ièiro
(b. lat.
cabannarius),
adj.
ets.
Qui habile
une
cabane
;
chasseur
qui
attend le
1...,396,397,398,399,400,401,402,403,404,405 407,408,409,410,411,412,413,414,415,416,...2382
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