FEISSIERO
—
FELIBRE
1113
Ausic
crida de vi
pèr
un
droite
faissiè.
p.
goudelin.
Ai
mascagnat
coumo
un
faissiè.
j.
castela.
R.
fais.
feissiero,
faissièiro (1.),
s.
f.
Femme
portefaix,
v.
gateiròu.
R.
faissiè.
feissino,
feichino
(a.),
faissino
(l.),
FAICHIno
(g.), (rom. port,
faxina,
esp.
fagi-
na,
it. b. lat.
fascina),
s.
f.
Fascine,
gros
fa¬
got,
fagot
de ramée,
v.
balau;
coussin
des
por¬
tefaix,
v.
cabessau.
,
Feissino
de
roure,
fagot
de
chêne
;
feis¬
sino
d'ôuliviê, fagot
d'olivier; estrema
de
feissino,
enfermer
des fagots
de ramée,
pour
les
donner
l'hiver
au
bétail.
Pèr
lei
fournie n'en
fasien
de feissino.
j.-f.
roux.
R.
fais.
feissolo,
faissolo,(1.), (rom.
faissola,
b.
lat,
fasciola),
s.
f.
Ëclisse,
attelle,
,v.
es¬
tello
;
Faissolle,
nom
de fam.
prov.
R. faisso.
feissoun, feissou
et
faissou
(1.),
he-
chot
(b.), (rom.
faissus),
s. m.
Faisceau,
petit fagot,
petit
fardeau,
v.
feisset,
feissèu
;
pour
façon,
v.
façoun.
Feissoun
d'aluqueto,
paquet
d'allumet¬
tes
;
fin
feissoun,
en
paquet
;
le feissous,
les
parties honteuses,
en
Velay,
v.
vergou-
gno.
R. fais.
Feissouna,
feissounié,
v.
façouna,
façounié.
feissounat,
FAissouNAT
(g.), (rom.
fais-
sonat),
s. m.
Fagot
de bois
pelé,
de branches
de
chêne
dont
on
a
ôté l'écorce
;
cotret,
rondin,
gros
bâton,
en
Guienne,
v.
barroun.
R. feis¬
soun.
feissous,
faissous
(1.),
faissuc
(alb.),
HACHuc,
hajoc
(g.),
ouso,
ugo
(rom.
fais-
sos,
cat.
feixuch, uga),
adj. Onéreux,
euse,
à
charge,
insupportable, assommant,
fatigant,
ante,
incommode,
v.
greu
;
fâcheux,
euse,
v.
fachous.
Mas iéu èi paur
que
trop vous
tôqui la faissugo,
a.
gaillard.
mais moi
j'ai
peur
de
trop
vous
ennuyer.
R.
fais.
fèit,
n.
de 1.
Feyt
(Corrèze).
Fèit, èito
(fait, aite),
en
Gascogne,
v.
faire.
feitiat,
n.
de 1.
Feytiat(Haute-Vienne).
Fèito,
v.
fèsto
;
feitu,
v.
festu
;
feiturié,
v.
fachinié
;
feix,
v.
fais.
fejat
(it.
ficato, fegato,
esp.
fajardo,
port,
figado, lat. ficatum),
s. m.
Pâté
de
foie
;
à
Montauban,
espèce
de
gâteau
dont le foie
et
la
panne
du
porc
font la
base
et
qu'on
fait
cuire
dans
un
moule
appelé cagnot.
R. fege.
FEJOLO,
FETJOLO,
FECHOLO
(1.)
,
s.
f.
Fressure
d'agneau,
foie,
mou
et
cœur, v.
couradello,
frechiho, levadeto,
mechino.
Se foundre
coumo
de
fetjolos
au
soulel.
a.
mir.
R.
fege.
fejoulet,
fèchoulet
(rouerg.),
s. m.
Petit
foie, foie des oiseaux
ou
des
petits
qua¬
drupèdes. R.
fejolo.
fejoun,
s. m.
Petit foie,
v.
fejoulet.
Quand demancharias vouesto
espalo
E
vous
manjarias lou
fejoun.
j.-b.
gaut.
R.
fege.
fejoun
(esp.
fistol,
habile
au
jeu),
s.
m.
Joueur
passionné,
d'où le
verbe
afejouni,
v.
fistoun.
fèl, Èlo (rom.
fel
;
angl.
fell,
cruel),
adj.
Mauvais, aise,
méchant,
ante,
perfide,
trom¬
peur, euse
(vieux),
en
Rouergue,
v.
marri
t.
prov.
r.
Lou vendres
es
toujour lou
plus
bèl
Ou lou
plus
fèl.
—
Bello luno
nouvello
Dins
tres
jours
sera
fèlo.
Civado-fèlo
pour
civado-fèro,
folle avoi¬
ne.
R.
fer ?
Fèl
(fiel),
v.
fèu
;
fèl
(feuillet),
v.
fuei.
fei.A, FALHA
(1.),
HAT.IIA
(g.), (rom.
port.
falhar,
b.
lat.
faculare,
lat.
fissiculare),
v.
a.
Fêler, fendre,
v.
faia.
De sei prepaus vous
felarien
la tèsto.
a. granier.
Se
fela, v.
r.
Se fêler,
v.
ascla, assenti.
Fêla,
fula
(lim.),
felat
(1.),
helat
(g.),
ado,
part, et
adj.
Fêlé
;
écervelé,
ée
;
sobriquet
des
gens
de
Gadenet et
de
Gamaret
(Vaucluse).
Cap
felat,
tête
fêlée,
en
Querci.
R.
faio,
falho.
feladuro,
s.
f.
Fêlure,
fissure,
v.
ascla-
duro,
fendiho. R.
fela.
felage,
ferage,
falage,
felàgi (m.),
s.
m.
Inflammation
de la
vésicule du fiel,
ma¬
ladie des
moutons,
v.
felige. R. feu.
Felat,
v.
fielat-blanc.
felen,
felene
(Arles),
falen, faren
(m.),
felesen,
felesin(1.),
eno, ino
(rom.
feien,
ena,
b. lat.
felesennus,
fezelenus,
en-
na,
filiastinus),
s.
Petit-fils, petite-fille;
pe¬
tit-neveu,
arrière-neveu;
gendre,
v.
fihat
;
Fallen,
nom
de
fam.
provençal.
Nòsti
feien,
nos
descendants
;
vòsti
fele-
no,
vos
petites-filles
;
rè-ire-felen, arrière-
petit-fils.
Vesènl
si
grand,
Li
felen
piquèron di
man.
s. lambert.
De l'oustesso
de Dieu
dirias
uno
feleno.
v.
lieutaud.
E
ma
gènto feleno
E mis ami
courau
que ma
mort
lagnara.
l.
roümieux.
R.
fièu.
fêlés
(rom.
Feies,
Feletz, b. lat.
Fele-
tum),
n.
de
1.
Feletz
(Dordogne).
feletin,
s.
m.
Le
grand Felletin,
monta¬
gne
du
Vivarais (1390
mètres).
Feletra,
v.
fenetra.
Felgeirolo,
v.
féuseirolo; felha,
felhage,
felhat,
felheja, felheta,
felheto,
v.
fuia,
fuiage,
fuiat,
fuieja, fuieta, fuieto
;
fèlho,
v.
fueio;
felhun,
felhuret,
felhuro,
felhut,
udo,
v.
fuiun,
fuieret,
fuiuro, fuiu,
udo
;
Fèli,
v.
Fèlis
;
feli,
v.
feri.
felirert,
falirert,
farirert
(m.),
(gerni.
Filibert, it.
Filiberto, b. lat.
Phili-
bertus),
n.
d'h.
Philibert;
Filibert,
nom
de
fam.
provençal.
Sant
Felibert,
saint Philibert, honoré
dans
l'ancien
diocèse
d'Apt
;
un
felibert
se
dit
quel¬
quefois
pour
un
felibustiè,
un
flibustier.
Prendre
au
seriéu t'ounour d'un felibert.
v.
gelu.
prov.
La
cansounde
mèste Felibert:
Quau
tout
lou vòu,
tout
lou
perd.
felirerto,
s.
f.
Sorte de
danse
niçoise,
dont le
nom
se
rapporte
sans
doute
à
un
Phi¬
libert, duc
de Savoie.
Felibourdo,
v.
faribojo.
felibrarié,
s.
f.
École
de félibres,
corps
des
félibres,
v.
escolo,
felibrige.
Dins li
grandi
e
li picbòli
felibrarié.
p.
giéra.
Lei
pouèmo
louei caud de la
felibrarié.
abbé
bayle.
Luen
de
vouesto
felibrarié.
j.-b. gaut.
R.
felibre.
felibre,
s. m.
Félibre, poète
provençal de
la
seconde
moitié du 19e siècle, littérateur
de
la
langue
d'Oc, membre
du
Félibrige,
v. ma-
jourau,
mantenèire,
troubaire.
Le
mot
felibre
fut adopté
en ce sens,
à
par¬
tir de l'année
1854,
par
les
promoteurs
de
la
renaissance
linguistique
et
littéraire
du
Midi.
Le 21
mai
1854,
sept
jeunes
poètes, MM.
Théo¬
dore
Aubanel,
Jean
Brunet,
Anselme Mathieu,
Frédéric
Mistral,
Joseph Roumanille, Alphonse
Tavan,
et
Paul
Giéra,
amphytrion,
se
réunirent
au
castel de
Fontségugne,
près
Châleauneuf-
de-Gadagne
(Vaucluse),
pour
concerter
dans
un
banquet
d'amis la restauration de la litté¬
rature
provençale.
Au
dessert
on posa
les ba¬
ses
de
cette
palingénésie
et
on
chercha
un
nom
pour
en
désigner les adeptes.
On
le
trouva
dans
une
poésie légendaire
que
M. Mistral avait
recueillie
à
Maillane,
poésie qui
se
récite
en¬
core en
guise de
prière
dans certaines
familles
du
peuple.
C'est
un
récitatif
rimé
dans
lequel
la
Vierge
Marie
raconte
ses
sept
douleurs à
son
fils
dans
une
vision
de saint
Anselme.
Voici le passage
qui contient
le
mot
felibre
:
La
quatrièmo
doulour qu'ai
souferto pèr
vous,
0
moun
fiéu
tant
precious,
Es
quand
vous
perdeguère,
Que
de
tres
jour,
tres
niue,
iéu
noun
vousretrou-
Que dins
lou
tèmple
erias
Ivère,
Que
vous
disputavias
Emé
li
tiroun de la
lèi,
Emé li sèt felibre de la
lèi.
Le
mot
felibre,
aussi inconnu
du
reste
que
le
mot
tiroun,
ayant
évidemment dans
ce
morceau
le
sens
de
«
docteur de la loi
»,
fut
acclamé
par
les
sept
convives,
et
VArmana
prouvençau, organe
de la nouvelle
école
proposé
et
fondé dans la même
séance, VAr¬
mana
prouvençau
pèr
lou
bèl
an
de
Dieu
1855,
adouba
e
publica de
la
man
di
feli¬
bre,
annonça
à la Provence,
au
Midi
et
au
monde
quelles
rénovateurs
de la littérature
provençale s'intitulaient
«
félibres
».
Ce vocable
mystérieux,
rapidement vulga¬
risé
par
les
œuvres
de
ceux
qui l'avaient
a-
dopté,
figure
depuis lors
dans les dictionnaires
français (Bouillet,
Larousse,
Littré, etc.). Son
origino
a
exercé la
sagacité
des philologues
et
bien des
étymologies
ont
été
proposées
:
1°
Felibre viendrait du
latin
felibris
ou
fel-
lebris,
mot
qui
se
trouve
dans Solinus, Isidore
de Séville
et
Papias,
et
que
Ducange interprète
par
«
nourrisson,
cidhuc lacté vivons
»,
dé¬
rivé du verbe
fellare,
téter,
lequel
fellare
a
donné naissance à
filius, fils. Les poètes, de
tout
temps, ont
été
dénommés
«
nourrissons
des
Muses, alumni Musarum
»,
et,
comme
le
fait observer M. G.
Garnier,
alumnus,
en
latin, avait
le
sens
actif
et
passif
et
désignait
le
disciple
et
le
maître,
comme
escoulan
en
provençal. Il
est
à
remarquer que
le
mot
ti¬
roun,
"qui,
dans le
texte
populaire, semble
synonyme
de felibre, rappelle le
verbe
pro¬
vençal
tira
signifiant aussi
«
téter
».
Le latin
tiro
veut
dire
«
novice
».
2° Felibre viendrait du grec
?ô.sgpy.io;
(ami
de
l'hébreu),
mot
qu'on
trouve
dans la
gram¬
maire
hébraïque de Chevalier
(1561)
et
qui
a,
de
longue date,
été
appliqué dans les
synago¬
gues aux
docteurs de
la
loi.
3° Felibre viendrait du grec
píXxgpoi,
ami
du beau.
4° Felibre viendrait
de
l'irlandais
filea,
poète,
barde.
5°
Felibre
viendrait du
germanique
fili¬
bert, dont le
sens
est
encore
inconnu.
6°
Felibre viendrait
du
provençal fe, li¬
bre, libre
par
la
foi.
7°
Felibre
viendrait de l'andalous
filabre,
dont
nous
ignorons
le
sens.
La Sierra
cle
Fi-
labres
est
une
montagne
d'Andalousie.
Quant à
l'étymologie
expliquant
felibre
par
«
faiseur
de livres
»,
elle
ne
supporte
pas
l'exa¬
men,
attendu qu'elle
n'est
pas
dans le
génie
de la
langue,
car on
dirait
en ce cas
fa-libre
ou
fai-libre.
Siéu felibre
e
farai la crido.
p.
giéra.
Siéu
qu'un
paure
felibre
amourous
de
sa
bello.
l.
roumieux.
felirreja,
v. n.
Poétiser,
mener
la vie
de
félibre,
se
livrer à
un
divertissement
littéraire,
festiner
entre
littérateurs
provençaux.
Quand
felibrejon tôulis
ensèn.
p.
giéra.
Felibrejas
souto
la
touno.
j.
brunet.
Uniren
nòsti
voues e
felibrejaren.
•
l.
roumieux.
Dins lou
campestre
soulilàri
M'enan'avi
felibrejant.
f.
donnadieu.
R.
felibre.
felibrejado,
felibrë10
(a.),
s.
f. Ban-
uet
littéraire,
réunion de
félibres
où l'on
dit
es
vers
après boire, fête
poétique
qu'on
dé¬
nomme en
français
«
félibrée
».
E béuren à
vosto
santa,
vèngue la premiero feli-
brejado.
p.
giéra.
N'ai
jamai
rèn vist de
parié
a
si bèlli
felibrejado
i
—
140