QÜOÜTIDIAN
—
RABAIA
679
tantôt il
pleure;
quouro
plôu,
quou.ro sou-
leio, tantôt il
pleut,
tantôt il fait soleil
;
quouro
vàu,
quouro
vôu
pas,
il
veut et
ne
veut
pas
;
uno
fes
quouro
autró
(d.), de deux
fois
l'une;
un
jour
quouro
autre,
(d.), de
deux
jours
l'un
;
quouro
?
disic lou pi-
joun,
locution
proverbiale,
tirée
par onoma¬
topée du
roucoulement des
pigeons.
Quouro
voudras fini
moun
languimen?
A.
CROUSILLAT.
R. que,
ouro.
qüoütidian, ano
(rom.
quotidian,
quo-
tediun,
cotidian, cotidia,
cat.
cotidià,
esp.
cotidiano,
port.
it. quotidiaao, lat.
quoti-
dianus), adj. Quotidien,
enne,
v.
journa-
diê.
Dounas-nous
vuei
noste
pan
quouti-
dian,
donnez-nous
aujourd'hui
noire
pain
quotidien
;
jusqu'à quotidianum,
indéfini¬
ment,
locution
tirée
du Pater.
QUOUTID1AXAMEV
(
rom
cat.
cotidiana-
mentj
esp.
port,
cotidianamente, it.
quoti-
dianamente)
kadv. Quotidiennement,
v.jour-
nalamen.
R.
quoutidian.
QÜOÜTITA,
QCOÜTITAT
(1. g.),
(rom.
qUO-
titat),
s.
f.
Quotité,
v.
c.oto,
part.
De-quoutita,
par
quote part.
Certanamen
louio
ma
quoutitat
M'es
avengudo
eu
counlrado
plasento.
A. DE
SALETTES.
Qus
pour qu
's,
qu es
(qui
est-ce)
;
qute,
qùtei,
qùti,
quto,
v.
quet, eto
;
quun, uno,
ugno,
v.
qun, uno.
R
r,
f.
m.
et
f.
R, dix-huitième lettre
de
l'al¬
phabet
que
l'on épelle
erre ou
erro
(esp. it.
erre).
Sabès que
prounéunci bèn l'erre.
g.
zekbin.
Rebala
l'r,
grasseyer.
Les
Languedociens,
Dauphinois,
Gascons,
Catalans
et
Provençaux
des
Alpes
roulent
IV, rampellon
;
à Avignon
et
Saint-Remy
de Provence,
on
grasseye
cette
lettre
;
à
Toulon,
Aix,
Marseille
et
Arles,
on
la
roule
quand elle
est
seule,
et
on
la
grasseye
quand elle
est
double.
A
Lodève, Montpellier,
et
dans
quelques
pays
du Rouergue,
r
médian
se
prononce
comme
d
:
paire,
paide,
gaire, gaide,
caga-
raulo,
cagadaulo, v'cire, beide.
En
Languedoc,
r se
change
souvent
en n,
par une erreur
populaire
sur
les
dérivés des
mots
en ou :
acaloura, acalouna,
mou-
cadourat,
moucadounat, meiouro,
me-
Ihouno.
Les
Dauphinois disent
à l'inverse
:
uro
pour uno,
doura
pour
douna, famiro
pour
famino,
moar,
sour,
pour
moun,
soun.
Dans le haut
Languedoc,
le
bas Limousin
et
les
Alpes,
r
devant
r se
permute
en
i
:
bourra,
bouira, nourri, nouiri, pourri,
pouiri.
Dans le dialecte de
Marseille,
du
Var et
des
Alpes,
r
prend
souvent
la place de
l
médian
:
abali,
abari,
poulit,
pourit,
òli,
ôri,
tre-
boula, treboura. Les Gascons
procèdent de
même
:
aquelo,
aquero,
bello,
bèro,
apela,
apera.
R
se
permute
quelquefois
avec
s
:
charpin,
chaspin, esglàri, esglàsi, fourr'el, fousèl,
lauriè,
lausii,
parti,
pasti. En
latin
on
di¬
sait
aussi
honos,
casmen,
pour
honor,
car-
men.
R
se
transpose souvent
avec e
:
brèco,
ber-
co,
freni, ferni.
En
Provence,
r
tombe
souvent
devant
c :
merci, meci,
farci,
faci,
Marcèu, Mac'ev,
forço,
foço.
A
Arles,
r
médian
tombe
devant
ia,
iè
:
erian,
eian, anariés,
anaiès,
pour-
carie,
pourcaiè.
A
Agen,
il tombe
devant
là
:
diriô, dià,
farion,
faion.
A Toulouse,
il
tombe à
la 3e
personne
du pluriel du prétérit
des verbes:
demandcron,
demandèon,
pous-
qukron,
pousqu'eon. A
Grasse,
il disparaît
généralement
entre
deux
voyelles
:
ploura,
ploua, marida, maïda, Aràri, Aàï.
En Gas¬
cogne,
il tombe
de
la
finale
e,
lorsqu'il
accom¬
pagne
un
t
ou un
d
:
emplastre,
emplaste,
catre,
bate,
cabestre, cabeste,
defendre, de-
fènde.
En
Gascogne
et
Languedoc, il tombe
de
la
fin des
mots
en
ar,
èr,
or, our, ur : amar,
ama,
fer,
fe,
cor, co,
flour,
flou,
segur,
seau.
En
Dauphiné,
r
persiste
à la fin des
mots
en
iè
(qui l'ont
perdu dans
tous
les
dialectes)
:
premiè, premier,
cabaretiè,
cabaretier.
La
lettre
r
caractérisait
les
infinitifs de
l'an¬
cienne
langue
provençale,
anar,
venir,
cór¬
rer.
Aujourd'hui
on
écrit
et
on
prononce
gé¬
néralement
ana,
veni,
courre,
excepté
dans
le
Dauphiné
et
les Alpes
où
cette
lettre
s'est
conservée,
particulièrement dans
les liaisons.
Dès le 16e
siècle, les
ouvrages
romans
impri¬
més
à
Toulouse
commencent
à
omettre
l'r des
infinitifs. Les Fors
et
Coutumes
de
fléarn
ne
portent
plus
celte
finale.
Les
Basques
écrivent
comme
les
Provençaux,
estaca,
coumpli
;
les Bretons écrivent
atisa,
fringa
;
les
Rou¬
mains
et
les Corses écrivent
acusà, arrestà.
Les Catalans écrivent l'r
et
ne
le
prononcent
pas
:
matar,
matà,
poder, podà, venir,
ve¬
ni. C'est ainsi
qu'en
sanscrit,
quelquefois,
r
final
se
change
en une
légère aspiration.
Dans le Diois
(Drôme),
l'ancien
r
de l'infi¬
nitif s'est
changé
en
s,
et
l'on
y
prononce
bou¬
tas,
timblas,
pour
boutar,
timblar.
R initial attire
un a
au-devant de
lui, dans
le sud de'la
Gascogne,
le nord de la Navarre
et
quelques
autres
régions
:
ïam,
arram,
ra¬
sin,
arrasin, rebasti,
arrebasti. Dans
les
Alpps vaudoises
on
dit
arnouncia,
arcoum-
pensa,
arsauta,
pour
renouncia,
recoum-
pensa,
ressauta.
R
est
employé
pour
Ramon
dans les
an¬
ciens manuscrits provençaux.
R
était
la
marque
de
la
monnaie frappée à
Villeneuve-lez-Avignon.
La ville de Romans
porte
dans
son
blason
un
R
d'argent
en
champ
d'azur.
ra
(rom.
ralij,
s.
m.
Sperme,
semence,
v.
racho,
semenço.
L'estang dôu Ra, l'étang du Rac,
près Ar¬
les. R.
raja.
ra
(rom.
Rac,
b. lat. Racum,
RancumJ,
n.
de 1. Bac
(Drôme).
R.
ranc.
ra
(rom.
ra, verge,
lat.
rabdus,
gr.
páîòo,-,
baguette),
s.
f.
Le
Ra,
nom
de quartier.
Ra
(rat),
v.
rat
;
ra
(ras),
v. ras ;
ra
pour
la, dan$ les
Alpes-Maritimes
;
ra,
aplièr.
de
era,
pour
elo (elle, la), dans
les
Pyrénées.
raba, rabat
(1.
g.),
ado,
adj. OEuvé,
ée,
garni de frai,
en
parlant
du
poisson,
en
Guien-
ne, v. ouva.
R.
rabo.
Raba
(rêver),
v. rava
;
raba
(mouton),
v. ra-
bas
;
raba
(rabat),
v.
rabat.
rababèu,
bebvbèu,
rab4bè,
ello,
s.
et
adj. Rabâcheur, radoteur,
euse,
extravagant,
ante,
v.
rej'audii,
repepiaire.
Faire veni
rabab'eu,
faire
perdre
la tète;
sies
un
pau
rababèu,
tu
es
un
peu
fou;
es
rababello, la
pauro,
la
pauvre
femme
extra¬
vague.
Lei vièi
soun un
pau
rababèu.
m.
bourrelly.
Sies fouelo
o
rababello.
P. BELLOT.
R.
rava.
rabablòü
,
rabadèü,
ròu-plòü-plòu
(rh.),
rau-plaü-plaü
(1),
r an-pl
an-pl
an,
ran-tan-plan
(1. d.), (cat.
ram
plan plan),
s. m.
Rataplan,
onomatopée du bruit
du
tam¬
bour,
v.
raplòu.
Ran-tan-plan
Tiro-liro,
Jan Durand
Se marido.
CH.
DE
NOURRICE.
R.
rau,
plau-plau.
rabâcha,
REBAcnA(rh.),
v.
n.
et
a.
Rabâ¬
cher,
v.
repepia
plus usité.
Ma
grand
me
rebaeho
Que li gènt d'anian
amavon
mies.
M. L)E
TitUCHET.
R.
(it. rabacchio, petit enfant).
Rabacha
(rabaisser),
v.
rabeissa
;
rabaclia
(ravager),
v.
ravaja.
RABACHAGE,
RAB
WIIÀGI
(m.),
s. m.
Action
de
rabâcher,
v.
repepiage.
R. rabacha.
RABACHAIRE, ABELLÓ, AIBIS, AIBO,
s.
et
adj. Rabâcheur,
euse,
v.
repepiaire.
R. raba¬
cha.
RABACIIOR
(it.
rabacchio),
s.
m.
Petit
en¬
fant, dans
les
Alpes,
v.
enfantoun.
RABADA
(esp. rabadan,
maître-berger),
s.
m.
Berger
en
second, celui qui aide
lemajou-
rau,
dans l'Aude,
v.
baile.
Rabafa,
v.
rebafa
;
rabage,
v.
ravage.
Rabagassado,
s.
f. Titre d'un
poème
sati¬
rique
en
10 chants,
écrit dans le
sous-dialecte
gascon
du Bazadais,
par
l'abbé Arnaud
Ferrand
(Bordeaux,
1879).
Dans
cet
ouvrage,
comme
dans
une
comédie
deV.
Sardou,
Rabagas
désigne
Gambetta.
rabag3a,
v. n.
Grogner,
grommeler,
en
Gascogne,
v.
rampineja,
rena,
repoutega.
La
mort
en
rabagnant
atènd
un
pau
mai
lard.
J.
JASMIN.
R. rabin.
RABAGNAIRE,
ARELLO,
AIRO,
s.
et
adj.
Grognard,
arde,
v.
renaire. R.
rabagna.
RABAI, RAM
BAI
(rh.),
RABEL
(a.), (rom.
rabey),
s. m.
Ce qui
est
entraîné
par
le
vent,
l'eau
ou
le
balai,
ramas,
ramassis, embarras,
v.
rampai, raHegagno,
rebaladis
;
se
dit
de
toute
maladie
légère
et
épidémique,
et
d'une
personne
qui traîne
péniblement
son
existence,
dans les
Alpes,
v. remcco
;
Rebail,
nom
de
fam.
alp.;
pour
rabat,
v.
rabat.
A
rabai,
à
rambai, à
profusion
;
leissa
à
rabai,
laisser traîner
à l'abandon
;
i'a
d'erbo
à
rambai,
il
y a
de
l'herbe
à foison
;
tout
es
en
rambai,
tout
est
en
désordre,
v.
rambai.
Lei
coticho-buou,
sus
nouéstei
terro,
'
Fan
soun
rabai
pèr la luarié.
V.
GELU.
R.
rabaia.
R
AB
VIA,
ARRABAIA, REBAIA,
REBARA
(m.),
RAMBAIA
(rh.),
RABALA, REBALA,
REBIHA,
REBILIIA
(1.),
RABALHA, RABELIIV
(a.),
(esp.
arramblar),
v.
a.
et
n.
Entraîner,
emmener,
ramasser,
relever
de
terre,
emporter,
rafler