Lou Tresor dóu Felibrige - page 701

D
DADOU
d,
s.
m.
D,
quatrième lettre
de
l'alphabet
qu'on
prononce
dè.
Dans
l'intérieur
des
mots,
et
généralement
entre
deux
voyelles, le d
étymologique
se
change souvent
en s ou z.
Ainsi
on
dit
asoum-
bra,
asoura,
asata,
agansa,
bransoula,
à-z-Ais,
Azalaïs, Azemar,
tarza,
etc.,
pour
adoumbra,
adoura,
adapta, aganta,
brandoula,
ad Ais,
Adalaïs,
Ademar,
tarda.
Les
Latins
dérivaient
de
même les
mots
lusus,
clausus, des
verbes
ludere,
claudere.
Les
Bordelais,
par un
changement
inverse,
emploient
souvent
d
pour s,
exemples
:
code,
coudino, dldi,
dides, diden,
pour
cose,
cou-
sino,
disi,
dises,
dison. Les
Béotiens
pronon¬
çaient
de même
©î/sîSSsiv
pour
esptÇuv, et
les
Ioniens
ôSm'à pour
En
Périgord,
on
dit
ardicho,
aplaudicho,
pour
ardido,
aplaudido.
Le
d
se
permute
avec
le t
:
branta, asarta,
pour
branda,
asarda. Dans
le haut Langue¬
doc,
la
Gascogne et
les Alpes,
on
fait
sonner
comme un
t
le
d de
la fin des mots, et
l'on
y
prononce
blat, lart,
Arnaut, grant,
au
lieu
de
blacl, lard,
Arnaud,
grand, où les Pro¬
vençaux
iont
la
finale
muette.
Le d
se
permute
avec
l
:
bedigas,
beligas,
vedigano,
beligano,
dangié,
langiè,
Dei-
diè,
Leidiè,
laissa, daissa,
lentiho, den-
tilio, limito,
demito. Les
Latins avaient
fait
de
même
lacryma de
dacryma.
Dans
les
Alpes, à
Sisteron
et
à
Menton,
le
d
de
la terminaison
ado
se
change
fréquemment
en
i
:
davalado, davalaio,
dentado, den-
taio,
meinado,
meinaio,
oulado,
oulaio.
Le
d y
tombe même, dans
les
mots
en
edo,
ido, udo
:
fado, feo,
cledo,
cleo, nourrido,
nourrìo,
emplido, emplio,
drudo, druo.
Dans
la même
région, le
d
médian
devient
quelquefois
v:
acanaclouiro,
achanavouiro.
En
Gascogne
le d
tombe, lorsqu'il
accompa¬
gne un n
à
la tonique
:
estendre,
estène,
vendre, bbne,
lando, lano. A
Nice, il tombe
généralement
entre
deux
voyelles
:
cade,
cae,
cadeno,
caeno,
bledo, bleo.
A
Montpellier
et
à
Lodève, la
prononciation
substitue
un
d
à
l'r,
lorsque
ce
dernier
est
placé
entre
deux
voyelles
ou au
commence¬
ment
d'un
mot
:
ancre,
an'ede,
paire,
paide,
tira",
tida,
escuro,
escudo,
regarda,
de-
garda. La réciproque
est
aussi usitée,
et
l'on
y
prononce
clounaro,
pensaro,
au
lieu de
dounado,
pensado.
En
Limousin,
le
d
se
permute
avec
le
g :
agenouilla,
adenoulha,
gemo,
dimo.
En
Provence
on
dit
à
l'inverse
jounjoun
pour
dounjoun.
D'
semploie
pour
le
mot
de
devant
une
voyelle
:
d'aise,
d'aqui,
d'eila.
da
(rom.
cat.
esp.
port,
dar, it.
lat. dare),
v.'a.
Donner,
en
Gascogne,
haut Languedoc
et
Provence
orientale,
v.
baia,
douna.
indicatif
present.
Gasc.
dau,das,
da, dam, das
ou
dats,dan.
Bord.
dàui,
daus, dau,
dàuem,
dàuets,
dàuen.
imparfait.
Prov.
dave,
daves,
davo,
davian, davias,
davon.
Lang.
dàbi
ou
dabo, dabes,
dabo, dàben,
dàbets,
dàbou
ou
dàben.
Gasc.
dàui,
dauos, dauo, dauon, dauots,
dauon
ou
dàuen.
prétérit.
Lang.
deri, deres,
dèt, dèren, dèrets,
dèrou
ou
d'eren.
Béarn.
dèi, dès, dè
ou
dèc, dèm, dbts, dèn.
Gasc.
doui, dous,
dou, doum, douts,
doun.
futur.
Prov.
darai, daras,
dara, daren,
da-
rês,
daran.
Gasc.
darèi,
daras,
dara,
daram,
da-
rats,
daran.
conditionnel.
Prov.
darièu, daries,
dariè,
darian,
clarias, darien.
Gasc.
Iang.
darioi, dariòs,
dariò,
darion,
dariots, darion
ou
dariòu.
impératif.
Prov.
gasc.
da
ou
dau,
dem, dats:
subjonctif
présent.
Béarn.
que
clei, des,
de,
dem,
dets, den.
Bord.
que
dàui, dàuis,
dàui, dàuim,
dàuits,
dàuin.
subjonctif
présent.
Lang.
que
dèssi, dèsses, dès, dèssen,
dèssets,
dèssou
ou
dèssen.
Gasc.
que
dóussi
,
dousses, dousse
,
dóussem,
dóussets,
dóussen.
Acò
me
da la
mort,
cela
me
tue;
astant
que
las gorjos
lous
dan (G. d'Astros),
autant
que
les
bouches
contiennent
;
da-mi
ou
da¬
me,
donne-me
;
da-mc 'n
pau,
donne-moi
un
peu
;
dau, dau-li,
da-ti,
donne, donne
dessus, frappe, ferme,
allons,
courage, v.
dau
;
noum
des,
ne me
donne
pas
\pèr
noun
dam,
pour ne
pas
me
donner;
oi-da, oui-da,
noun-
da,
non
certes,
en
Dauphiné.
Da-mi
foueço
soulèu.
e.
négrin.
Enterin que
darés
balalho.
c.
bhueys.
Se
da, v. r.
Se
donner
;
se
préoccuper,
en
Béarn.
A
Dièu
me
dau,
au
grand
Dieu
me
dau,
Dieu
me
garde
!
sorte
d'exclamation
gasconne
exprimant l'étonnement
ou
le
désespoir;
nou
nous en
dam,
nous
n'en
avons
souci.
Dat,
ado,
part.
Donné, ée;
Dat,
nom
de
fam.
languedocien.
Mau
dat,
sort
jeté,
maléfice,
en
Gascogne.
Coumbéque
fachariù
m'ajon
darto fort grando.
a.
gaillard.
da
(it. da), prép. De
la
part
de,
par,
à,
de¬
puis,
à
Nice,
v.
d'à plus
usité
;
de,
de
chez,
en
Dauphiné,
v.
de-vers.
"prov.
L'amour
vèn da l'amour.
Coumando,
c
fai da
tu.
Da
lou pour
dal lou, de lou,
de
celui, dans
l'Aude.
Da
(dé à
jouer),
v.
dat.
dab,
dabé,
dambÉ,
dap
(b.),
dat
(Lan¬
des), (rom. lat. ab), prép. Avec?,
en
Gascogne
et
Guienne,
v.
ab,
am,
amb,
amè,
emê.
Dab
acò,
avec
cela;
dab
aigo,
avec
de l'eau
;
dab
nous
tres,
avec
nous
trois.
Dabach,
v.
debas
;
dabado,
v.
bado
(de-)
;
dabajano,
v.
damo-jano
;
dabal,
v.
davau
;
dabala,
dabalha,
v.
davala
;
dabalado,
v.
da¬
valado
;
dabana,
v.
debana; dabanchouro,
v.
davans-ouro
;
dabanciè,
v.
davancié
;
dabanèl,
v.
debanèl;
dabans,
dabant,
v.
davans; da-
bantal,
dabantau,
v.
davantau; dabant-bèlho,
v.
avans-vèio
;
dabantièiro,
v.
davantiero;
da-
bantiéu,
v.
davantiéu;
dabara,
v.
davala; da-
bas,
v.
debas; Dabat,
v.
debat
;
dabé,
v.
dab
;
dabegados
pour
d'à vegado
;
Dabeja,
v.
Da-
vejan.
dabeno,
adj.
et
s.
Écervelé,
ée,
en
Rouer-
gue, v.
aurivèu.
R.
debanaire.
Dabera,
v.
davera
(aveindre)
;
dabera,
v.
da¬
vala
(descendre).
dabert,
n.
p.
Dabert,
nom
de
fam.
mérid.
R.
de,
Abert,
Aubert.
Dabescops
pour
d'à bels
cops
(mainte
fois),
v.
cop
;
dabisa
pour
avisa,
devista (apercevoir,
reconnaître).
DABisso,
n.
de
1. Dabisse,
près Les Mées
(Basses-Alpes).
Dàbit,
v.
dàvi
;
dabo
pour
dabouro,
de
bono
ouro
(de bonne
heure),
en
Dauphiné
;
dabo
(je donnais, il
donnait;,
en
Albigeois,
v.
da
;
dabon, dabont,
v.
davans
;
dabord, dabord-
que,
dabo-que (a.),
v.
abord;
dabouchoun,
v.
abouchoun
(d')
;
daboul
pour
d'aboul
;
dabouro
pour
de
bono
ouro, en
Limousin,
v.
ouro.
dabrijv, dabri,
n. p.
Dabrin,
Dabry,
noms
de
fam.
méridionaux.
Dabugados
pour
d'à
vegado
;
dabuos,
v.
daubuns
;
dabura,
v.
davera.
dabürouif,
n.
p.
Daburon,
nom
de fam.
provençal.
DAc(lat.
de hàc),
adv.
De
là,
dans
le
Gers.
Dacampòu
pour
d'enca 'n
pau
(encore
un
peu),
à
Nice.
dacesan,
n.
de
1. Dacésan,
près Belberaud
(Haute-Garonne).
dacha,
v. a.
Laisser,
en
Gascogne,
v.
leissa
plus usité
;
dénicher des oiseaux,
en
Rouer-
guo, v.
desnisa.
Dachin pour
leissen,
v.
leissa.
dàci, Àcio
(it.
Dace, lat.
Dacius),
s.
et
adj.
Dace,
nom
d'un ancien
peuple,
v.
Dacio
;
c'était aussi le
nom
(Datii) d'une
peuplade
d'Aquitaine
qui habitait le
pays
de Dax
;
Dacy,
Dassy,
noms
de fam.
méridionaux.
dacié
(rom.
dacier, collecteur
de
tailles,
it.
dazio, b. lat.
Datiarius),
n.
p.
Dacier,
Dassier,
noms
de
fam.
méridionaux.
L'clenisto
Daciè, André
Dacier, helléniste
distingué, né
à Castres
(Tarn),
(1657-1722).
R. da.
Daci-en-la(d'ici là-bas),
en
Gascogne,
pour
d'aci-en-dabans,
v.
desenant
;
dacin-dala
(de
ci,
de
là),
en
Gascogne,
pour
d'aci, d'ala.
dacio
(lat.
Dacia),
s.
f.
La Dacie,
contrée
d'Europe. R.
Dàci.
Dacô,
v.
acò
;
dacon
(en),
v.
en-quicon
;
da-
coun, v.
ounte.
dacourivet,
n.
p.
Dacornet,
nom
de
fam.
dauph. R.
da, cournet.
Dacs,
v. acs ;
dactile,
v.
datile.
dada
(rom.
dadau,
fuite),
s. m.
t.
enfantin.
Dada, cheval,
x.jaja, lotò, tato.
Faire
dada,
aller
à
cheval.
En
ressautant
sus
lou
dada.
s. lambert.
R. da
ou
dia.
dade,
dadès,
s. m.
et
f.
Dadais,
nigaud,
aude,
en
bas
Limousin,
v.
das. R. das.
dad
in,
n.
p.
Dadin,
nom
de fam.
quercinois.
Dadin de
Hauteserre,
jurisconsulte
et
his¬
torien du 17°
siècle,
près
de Gahors,
v.
Auto-Serro.
R.
dade,
dandin.
Dado,
part.
p.
fém. du
v.
da
;
dado,
v.
dato.
dados,
n.
de 1. Dades,
près
Lagruère(Hau¬
te-Garonne)
;
Les Dados,
près Ribiers
(Hautes-
Alpes).
R.
da.
dadou
(rom.
esp.
dador,
qui
donne),
s. m.
1...,691,692,693,694,695,696,697,698,699,700 702,703,704,705,706,707,708,709,710,711,...2382
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