Lou Tresor dóu Felibrige - page 842

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E
EBENE
1'°
conjugaison, dans
l'Isère,
le
Forez
et
la
haute
Auvergne.
Cette
intonation apparaît
sur
la
limite des
langues
d'Oc
et
d'Oui.
A Greno¬
ble, les deux
terminaisons
a
et
c se
rencon¬
trent
côte à
côte,
comme
dans
ce
vers
de Blanc
la
Goutte
:
Le
filhe
ne
voudrion
que
dansiè,
que
sauta.
bbi, abcs, èbc,
èbem,
èbets,
èben,
termi¬
naisons de
l'imparfait, dans
les
Landes de
Gas¬
cogne
:
cantèbi,
je
chantais,
prebiennbbes,
tu
prévenais,
disèbe,
il disait.
èbi,
bbes,
èc,
bben, cbets, èben,
termi¬
naisons
du
prétérit,
en
Querci
et
Toulousain
:
carguèbi,
je chargeai; fasqucbes,
tu
fis,
fousqubben,
nous
fûmes,
bagbbets,
vous
vî¬
tes.
ce
final
caractérise la 3" personne
du
pré¬
térit
singulier de
la 1"
conjugaison,
en
Albi¬
geois
,
Toulousain,
Roussillon,
Gascogne
et
Dauphiné
:
panèc,
il
vola,
plourèc,
il pleura.
cen
final
indique
la 1™
personne
du pré¬
térit
pluriel,
à Toulouse
:
cantèen,
nous
chan¬
tâmes.
ègv.i, èguès,
èc, bguen,
aguets,
sguen
ou
bgon, terminaisons du prétérit,
dans
l'ar¬
rondissement de
Pamiers,
le
Toulousain
et
partie
du
Querci
:
aimègui, j'aimai, fasqub-
gues,
tu
fis,
vengubguen,
nous
vînmes,
pre-
gueguets,
vous
priâtes,
troubcguen,
ils
trou¬
vèrent,
perclègon,
ils
perdirent.
ci,
diphthongue
qui
se prononce
eï,
d'une
émission
de voix
:
eigagno, peiròu.
èi,
diphthongue qui
se
prononce
èï,
d'une émission de voix
:
rai,
pbiro.
ai, terminaison de la
lrc
personne
du
prétérit
singulier,
en
Gascogne,
Béarn, Tou¬
lousain, Limousin,
Dauphiné
et
Vivarais
:
cantbi,
je chantai,
goustèi,
je goûtai,
digubi,
je dis, refresquèi,
je
rafraîchis.
ci,
terminaison
de
la 1"
personne
du fu¬
tur
singulier,
en
Languedoc, Gascogne,
Béarn
et
Dauphiné
:
dirai,
je dirai,
cercarèi,
je
chercherai.
èi terminaison de
la
1'"
personne
de
l'imparfait des 2°
et
conjugaisons,
dans les
Landes
:
aprenèi, j'apprenais,
sabèi,
je
sa¬
vais. En bas
Languèdoc
on
dit
:
aprcnici,
sa-
bièi,
v.
I.
ci
ou
eis
final, dans
la Provence
centra¬
le, termine les
adjectifs
féminins
pluriels
qui
précèdent
le substantif
:
de
bèllei
man,
de
gràsseis
aigo. Dans le Tricastin
(Drôme),
les
substantifs féminins
eux-mêmes
prenaient
au
pluriel
cette
désinence, dans
l'intérieur
de
certaines
phrases
:
lai mòutei
dóu terraire,
loi tièrei de
garbo,
pour
lai
mouto
dòu
terraire, lai
tiero
de
garbo. Voici
la
filiation
de
cette
forme
:
de bella
s
mans,
de bellai
mans,
de bèllei
man,
de bèlli
man.
èire, terminaison de substantifs
ou
ad¬
jectifs verbaux désignant celui qui fait l'action
marquée
par un
verbe
des 2'
ou
3e conjugai¬
sons :
courrèire,
coureur,
de
courre,
courir;
legbire, liseur, de legi, lire. Le
féminin des
mots
en
cire
est
en
erello, ciris
ou
èiro. Ainsi
courrèire,
lagèira,
font
courrerello,
lege-
rello,
ou
courreiris,
legeiris
dans
la Pro¬
vence
centrale
et
le
Dauphiné,
ou
courrèiro,
legèiro,
en
Languedoc
et
Gascogne.
èl,
ello, désinence languedocienne
et
li¬
mousine d'un
grand nombre
d'adjectifs
et
de
substantifs
que
les
Provençaux
terminent
en
eu,
ello, les Gascons
en
èt,
cro,
et
qui
indi¬
que
souvent
un
diminutif
:
bel,
bèu, bèt,
beau,
agnbl,
agnèu,
agnèt,
agneau,
douçarèl,
dou-
çarcu,
doucereux. Le
féminin de
ces
mots
est
én
alio, ballo,
agnello, douçarello.
Dans le
Queiras
(Hautes-Alpes), le singulier
est
en
cl,
clavbl,
et
le
pluriel
en eus,
clavbus.
cm,,
terminaison de la 1™
personne
de
l'indicatif
pluriel
des verbes des
2"
et
33 conju¬
gaisons,
en
Gascogne
et
haut
Languedoc; di-
sèm,
courrèm,
nous
disons,
nous courons.
en,
terminaison
de
la lr°
personne
de
l'indicatif
pluriel des verbes
des
2'
et
con¬
jugaisons,
en
Provence, Languedoc,
etc.:
di-
sen, nous
disons,
courr'cn,
nous
courons,
chausissan,
nous
choisissons, culisscn,
nous
cueillons. Les
Périgourdins
disent
dans
ce
cas
chausissam,
culissam.
en,
terminaison
de la
l"personne
du
pré¬
térit
pluriel,
dans
le
Gard
:
anèn,
nous
allâ¬
mes,
venguèn,
nous
vînmes,
siguen,
nous
fû¬
mes.
en,
terminaison
de la 3°
personne
du
prétérit
pluriel,
à
Toulouse
;
tournèn, ils
tournèrent, troubèn, ils
trouvèrent.
en, cnc,
anco,
suffixe
qui
indique
appar¬
tenance,
affinité,
rapport
ou
voisinage
: avous-
ten,
du
mois
d'août, Arlatcn,
d'Arles,
Gar-
dounenco,
vallée du
Gardon.
Conférer
en,
enc,
avec
le
suffixe
latin
icus, le
suffixe
alle¬
mand
ingen
et
le
suffixe
flamand
in
g :
Hen-
ricking,
village
d'Henri.
en,
ent,
désinence
d'un
grand
nombre
d'adverbes
et
de
beaucoup
de
mois
dérivés
du
latin,
tels
que
claramen,
poulidamen,
sa-
cramcn.
Certains dialectes
dauphinois
pro¬
noncent
clarament
et
le vieux
béarnais
écrit
claramentz.
en,
terminaison
de
la 1™
personne
du
futur
pluriel
des verbes,
en
Provence
et
Lan¬
guedoc
:
anaren,
nous
irons,
faren,
nous
fe¬
rons,
riren,
nous
rirons.
en,
terminaison
de la 1™
personne
de
l'impératif
et
du
subjonctif
pluriels,
en
Pro¬
vence
et
Languedoc
:
anen,
parten,
cour-
ren,
dourmen.
Les Toulousains
prononcent
le
subjonctif
en
en.
Pour la finale ien,
v.
I.
en,
terminaison de
la 3°
personne
de
l'indicatif
et
du
lubjonctif
pluriels,
en
Gasco¬
gne,
Béarn,
Guienne, Toulousain
et
Catalogne
:
àimen,
rènden,
disen,
cligucn,
vùlen. Cette
forme
se
retrouve
en
espagnol
et
en
français,
temen,
ils
craignent, reciben,
ils
reçoivent.
en,
terminaison de
la 1"
et
de
la 3°
per¬
sonne
de
l'imparfait
pluriel,
en
Languedoc,
Guienne,
Périgord
et
Catalogne
:
dounàben,
nous
donnions, dounàben,
ils donnaient.
ènt, terminaison du
participe
présent des
2e
et
conjugaisons
:
venent, courrènt,
se¬
güent. Les
Languedociens
prononcent
venant,
courront,
següent
;
mais les Gascons
et
Cata¬
lans
terminent
en
int le
participe
des
verbes
en
i,
venint,
seguint.
ère
ou
èri,
ères,
è,
erian,
erias, èron,
terminaisons du
prétérit des verbes
:
cantère,
beguère,
legiguère,
ères,
è,
erian,
erias,
b-
ron,
qui
se
modifient
comme
suit,
en
Langue¬
doc,
Gascogne, Rouergue
:
èri,
ères,
èt, è-
ran,
èrets
ou
ères, èren
; en
Dauphiné
:
cro,
èrci,
et,
èrim
ou
èron,
èrit,
èron;
en
Auvergne
:
ère,
èrè,
èt,
cran,
bras, èron;
et
en
Limousin
:
bri,
ères, et,
eram, e-
rats,
cron, ou
èi,
ès, è, èm,
èts,
èrou,
ou
èi, èrei,
è,
èrem,
brai,
èren.
ergue, ergo,
suffixe qui
provient des
terminaisons
latines
enicus,
inicus,
enica,
inica
:
DoumergueÇlat.
Dominicus),
Domi¬
nique
;
Rouergue
(lat.
Rulenicus),
Rouer¬
gue;
Valergo
(lat.
Varenicis), Valergues.
es,
terminaison
de la 2e
personne
de l'in¬
dicatif
singulier
:
cscartes,
tu
écartes,
creses,
tu
crois,
dises,
tu
dis,
banesisscs,
tu
bénis.
es,
eso,
suffixe qui provient
de la
termi¬
naison latine ensis
:
marsiliès,
eso
(lat.
mas-
siliensis),
marseillais, aise
;
liounès,
eso
(lat.
lugdunensis), lyonnais,
aise.
es,
terminaison de la 2°
personne
du
fu¬
tur
pluriel
:
amarés,
vous
aimerez,
vendras,
vous
vendrez, jouiras,
vous
jouirez.
es,
terminaison de la 2"
personne
du
subjonctif
pluriel
:
que
fagués,
que
vous
fas¬
siez,
que
prengués,
que vous
preniez. Les
Gascons disent
faguets,
pr-enguets.
ès, terminaison de la 2°
personne
de
l'indicatif
et
du
subjonctif pluriels
des 2e
et
3e
conjugaisons
:
cresès,
croyez, vous croyez
;
finisses,
finissez,
vous
finissez.
Les Gascons
disent
fmissèts.
Les
Alpins
et
Dauphinois
éten¬
dent
cette
terminaison
aux
verbes de la lre
con¬
jugaison
:
anès, allez,
vous
allez,
pour
arias;
dounès, donnez,
vous
donnez,
pour
dounas.
ès, terminaison de la 2e
personne
du
prétérit pluriel,
en
Languedoc
et
Dauphiné
:
anès,
vous
allâtes
;
diguès,
vous
dites
;
si-
guès,
vous
fûtes.
ès,
terminaison
de
la
3"
personne
du
subjonctif
singulier,
en
Albigeois
et
Toulou¬
sain
:
fouguès,
qu'il
fut;
faguès, qu'il fit;
a-
prengubs,
qu'il
apprit.
esse ou
bssi, èsses,
èssa
ou esso,
essian,
essias,
esson,
terminaisons
de
l'imparfait du
subjonctif,
que
parlasse,
que
rigubsse, qui
se
modifient
comme
suit
en
Languedoc
:
èssi, èsses,
èsse, bssem, bssets,
bssen;
en
Li¬
mousin
:
esso, esso,
esso,
essam,
essâ,
es-
san ou
esso
m
;
en
Béarn
:
àss
i,
asses, as-
se,
àssem,
àssets,
àssen.
et,
eto,
désinence
qui
indique
un
dimi¬
nutif
:
oumenet,
petit homme,
poulidet, jo-
liet,
fiheto,
jeune fille.
et,
terminaison
qui
caractérise la 3e
per¬
sonne
du
prétérit
singulier,
en
bas
Languedoc
et
Dauphiné
:
cantbt, il
chanta,
ûiguèt,
il
dit.
et, terminaison
de la 2'
personne
de l'in¬
dicatif
pluriel,
en
Valenlinois
:
siet
pour
sias,
vous
êtes, beil'et
pour
beilas,
vous
donnez.
et,
cro,
désinence
usitée
en
Gascogne
au
lieu
de
èl,
èu,
ello,
comme
bèt
pour
beu,
beau,
padbro
pour
padello,
poêle.
èu,
diphthongue
qui
se prononce
eou,
d'une
émission
de
voix
:
èu, lui,
peu,
poil.
èu,
diphthongue
qui
se prononce
èou,
d'une
émission
de voix
:
fèu, fiel,
peu, peau.
bui,
bues, bue,
euem,
èuets, èuen,
ter¬
minaisons de
l'imparfait,
en
Guienne
:
dou-
nèui, dounbues,
etc.j
pour
dounave, dou-
naves,
je donnais,
tu
donnais.
Pour les
autres
désinences
et
terminaisons,
voir
aux
lettres
A, I, O, U.
E,
È
(rouerg.),
I
(b.
bord.), (rom.
e,
et,
ez,
i,
y,
port,
e,
it.
e,
ed,
cat.
esp.y,
lat.
et),
conj.
Et;
et
aussi,
v.
emai.
La
lerro
c
la
mar,
la
terre
et
la
mer;
in¬
vincible
e
brave, imbincible i brabc
(b.),
invincible
et
brave;
susa
sang
e
aigo,
suer
sang
et
eau
;
à fioc
e
à
sang,
à
feu
et
à
sang;
e
pici,
et
puis;
e
'm'acò, ensuite
;
e
de
rire,
et
de
rire;
e
de
courre,
et
de courir;
e
tur-
tau
sus
l'oste,
et
les
coups
de pleuvoir
sur
l'hôte
; e
plòv, il
pleut
;
e
trono,
il
tonne
;
e
g'elo, il gèle;
e
brulo,
il
brûle
;
a
van,
il vient.
E
(lat.
e), particule inséparable qui
indique
séparation,
extraction,
en
Limousin,
comme
dans les verbes
ebana,
eba.rba,
v.
es,
ei, plus
usités.
E
pour es
(il est),
en
Limousin
et Landais;
è
pour
ai
(j'ai),
en
Gascogne
;
è
pouriòvi
(œuf),
en
Forez
;
eage,
eàgi,
v. âge.
EAQUE
(esp. Eaco,
angl. lat,
jEacus),
n. p.
Éaque,
un
des
juges
de l'enfer
païen.
Earo
pour aro
;
earre pour erre
;
eau
pour
éu
;
eb,
v.
ep ;
eb'
pour
eh
!
be
(eh
!
bien)
de¬
vant
une
voyelle
;
ebacua,
v.
evacua
;
eba-
dalha,
v.
esbadaia,
abadaia
;
ebafa, ado,
v.
em¬
bafa, ado
;
ebalausi, ebalauvi, ebalouvi,
v.
es-
balausi
;
ebalourdi,
v.
esbalourdi
;
ebalua,
v.
évalua
;
ebana,
v.
desbana
;
ebandi,
v.
espan-
di
;
ebangèli,
ebanyèli,
v.
evangèli
;
ebapoura,
v.
esvapoura
;
ebarba,
v.
esbarba.
ebauouï,
eibvrri
(lim.),
v.
a.
t.
de mari¬
ne.
Ëbarouir,
disjoindre les ais,
les
douves,
v.
deglesi plus
usité.
Ebarouï,
eibarri,
ido,
part,
et
adj. Disjoint,
ointe. R.
esbahi.
Ebarba,
v.
esbarba
;
ebarlhaudo,
v.
brihau-
do
;
ebarsina,
v.
esparsina; ebartavela,
v.
des-
bartavela;
ebatre,
v.
esbatre
;
ébaucha, ebau-
cho,
v.
esbaucha, esbaucho
;
ebaudi,
v.
esbau-
di;
ebdoumadié,
v.
edoumadié.
ebè
(it.
Ebe,
lat.
Habc),
n. p.
Hébé, déesse.
Ebé
pour
eh !
be,
v.
bèn
;
ebeia,
v.
esviha.
EBEJA,
v. n.
Défaillir,
en
Forez,
v.
avani.
Moun
eue
ebejo, j'ai mal
au cœur.
R.
es-
feja.
Ebejo,
v.
envejo; ebela,
v.
abela; ebeleja,
v.
lampeja; ebelet,
v.
belé; ebelha,
v.
esviha;
ebeluc,
v.
belu.
I
EBÈNE,
EBENO,
BE.VO
(m.),
(rom.
ebeni.
1...,832,833,834,835,836,837,838,839,840,841 843,844,845,846,847,848,849,850,851,852,...2382
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