834
E
—
EBENE
1'°
conjugaison, dans
l'Isère,
le
Forez
et
la
haute
Auvergne.
Cette
intonation apparaît
sur
la
limite des
langues
d'Oc
et
d'Oui.
A Greno¬
ble, les deux
terminaisons
a
et
c se
rencon¬
trent
côte à
côte,
comme
dans
ce
vers
de Blanc
la
Goutte
:
Le
filhe
ne
voudrion
que
dansiè,
que
sauta.
—
bbi, abcs, èbc,
èbem,
èbets,
èben,
termi¬
naisons de
l'imparfait, dans
les
Landes de
Gas¬
cogne
:
cantèbi,
je
chantais,
prebiennbbes,
tu
prévenais,
disèbe,
il disait.
—
èbi,
bbes,
èc,
bben, cbets, èben,
termi¬
naisons
du
prétérit,
en
Querci
et
Toulousain
:
carguèbi,
je chargeai; fasqucbes,
tu
fis,
fousqubben,
nous
fûmes,
bagbbets,
vous
vî¬
tes.
—
ce
final
caractérise la 3" personne
du
pré¬
térit
singulier de
la 1"
conjugaison,
en
Albi¬
geois
,
Toulousain,
Roussillon,
Gascogne
et
Dauphiné
:
panèc,
il
vola,
plourèc,
il pleura.
—
cen
final
indique
la 1™
personne
du pré¬
térit
pluriel,
à Toulouse
:
cantèen,
nous
chan¬
tâmes.
—
ègv.i, èguès,
èc, bguen,
aguets,
sguen
ou
bgon, terminaisons du prétérit,
dans
l'ar¬
rondissement de
Pamiers,
le
Toulousain
et
partie
du
Querci
:
aimègui, j'aimai, fasqub-
gues,
tu
fis,
vengubguen,
nous
vînmes,
pre-
gueguets,
vous
priâtes,
troubcguen,
ils
trou¬
vèrent,
perclègon,
ils
perdirent.
—
ci,
diphthongue
qui
se prononce
eï,
d'une
émission
de voix
:
eigagno, peiròu.
—
èi,
diphthongue qui
se
prononce
èï,
d'une émission de voix
:
rai,
pbiro.
—
ai, terminaison de la
lrc
personne
du
prétérit
singulier,
en
Gascogne,
Béarn, Tou¬
lousain, Limousin,
Dauphiné
et
Vivarais
:
cantbi,
je chantai,
goustèi,
je goûtai,
digubi,
je dis, refresquèi,
je
rafraîchis.
—
ci,
terminaison
de
la 1"
personne
du fu¬
tur
singulier,
en
Languedoc, Gascogne,
Béarn
et
Dauphiné
:
dirai,
je dirai,
cercarèi,
je
chercherai.
—
èi terminaison de
la
1'"
personne
de
l'imparfait des 2°
et
3°
conjugaisons,
dans les
Landes
:
aprenèi, j'apprenais,
sabèi,
je
sa¬
vais. En bas
Languèdoc
on
dit
:
aprcnici,
sa-
bièi,
v.
I.
—
ci
ou
eis
final, dans
la Provence
centra¬
le, termine les
adjectifs
féminins
pluriels
qui
précèdent
le substantif
:
de
bèllei
man,
de
gràsseis
aigo. Dans le Tricastin
(Drôme),
les
substantifs féminins
eux-mêmes
prenaient
au
pluriel
cette
désinence, dans
l'intérieur
de
certaines
phrases
:
lai mòutei
dóu terraire,
loi tièrei de
garbo,
pour
lai
mouto
dòu
terraire, lai
tiero
de
garbo. Voici
la
filiation
de
cette
forme
:
de bella
s
mans,
de bellai
mans,
de bèllei
man,
de bèlli
man.
—
èire, terminaison de substantifs
ou
ad¬
jectifs verbaux désignant celui qui fait l'action
marquée
par un
verbe
des 2'
ou
3e conjugai¬
sons :
courrèire,
coureur,
de
courre,
courir;
legbire, liseur, de legi, lire. Le
féminin des
mots
en
cire
est
en
erello, ciris
ou
èiro. Ainsi
courrèire,
lagèira,
font
courrerello,
lege-
rello,
ou
courreiris,
legeiris
dans
la Pro¬
vence
centrale
et
le
Dauphiné,
ou
courrèiro,
legèiro,
en
Languedoc
et
Gascogne.
—
èl,
ello, désinence languedocienne
et
li¬
mousine d'un
grand nombre
d'adjectifs
et
de
substantifs
que
les
Provençaux
terminent
en
eu,
ello, les Gascons
en
èt,
cro,
et
qui
indi¬
que
souvent
un
diminutif
:
bel,
bèu, bèt,
beau,
agnbl,
agnèu,
agnèt,
agneau,
douçarèl,
dou-
çarcu,
doucereux. Le
féminin de
ces
mots
est
én
alio, ballo,
agnello, douçarello.
Dans le
Queiras
(Hautes-Alpes), le singulier
est
en
cl,
clavbl,
et
le
pluriel
en eus,
clavbus.
—
cm,,
terminaison de la 1™
personne
de
l'indicatif
pluriel
des verbes des
2"
et
33 conju¬
gaisons,
en
Gascogne
et
haut
Languedoc; di-
sèm,
courrèm,
nous
disons,
nous courons.
—
en,
terminaison
de
la lr°
personne
de
l'indicatif
pluriel des verbes
des
2'
et
3°
con¬
jugaisons,
en
Provence, Languedoc,
etc.:
di-
sen, nous
disons,
courr'cn,
nous
courons,
chausissan,
nous
choisissons, culisscn,
nous
cueillons. Les
Périgourdins
disent
dans
ce
cas
chausissam,
culissam.
—
en,
terminaison
de la
l"personne
du
pré¬
térit
pluriel,
dans
le
Gard
:
anèn,
nous
allâ¬
mes,
venguèn,
nous
vînmes,
siguen,
nous
fû¬
mes.
—
en,
terminaison
de la 3°
personne
du
prétérit
pluriel,
à
Toulouse
;
tournèn, ils
tournèrent, troubèn, ils
trouvèrent.
—
en, cnc,
anco,
suffixe
qui
indique
appar¬
tenance,
affinité,
rapport
ou
voisinage
: avous-
ten,
du
mois
d'août, Arlatcn,
d'Arles,
Gar-
dounenco,
vallée du
Gardon.
Conférer
en,
enc,
avec
le
suffixe
latin
icus, le
suffixe
alle¬
mand
ingen
et
le
suffixe
flamand
in
g :
Hen-
ricking,
village
d'Henri.
—
en,
ent,
désinence
d'un
grand
nombre
d'adverbes
et
de
beaucoup
de
mois
dérivés
du
latin,
tels
que
claramen,
poulidamen,
sa-
cramcn.
Certains dialectes
dauphinois
pro¬
noncent
clarament
et
le vieux
béarnais
écrit
claramentz.
■
—
en,
terminaison
de
la 1™
personne
du
futur
pluriel
des verbes,
en
Provence
et
Lan¬
guedoc
:
anaren,
nous
irons,
faren,
nous
fe¬
rons,
riren,
nous
rirons.
—
en,
terminaison
de la 1™
personne
de
l'impératif
et
du
subjonctif
pluriels,
en
Pro¬
vence
et
Languedoc
:
anen,
parten,
cour-
ren,
dourmen.
Les Toulousains
prononcent
le
subjonctif
en
en.
Pour la finale ien,
v.
I.
—
en,
terminaison de
la 3°
personne
de
l'indicatif
et
du
lubjonctif
pluriels,
en
Gasco¬
gne,
Béarn,
Guienne, Toulousain
et
Catalogne
:
àimen,
rènden,
disen,
cligucn,
vùlen. Cette
forme
se
retrouve
en
espagnol
et
en
français,
temen,
ils
craignent, reciben,
ils
reçoivent.
—
en,
terminaison de
la 1"
et
de
la 3°
per¬
sonne
de
l'imparfait
pluriel,
en
Languedoc,
Guienne,
Périgord
et
Catalogne
:
dounàben,
nous
donnions, dounàben,
ils donnaient.
—
ènt, terminaison du
participe
présent des
2e
et
3°
conjugaisons
:
venent, courrènt,
se¬
güent. Les
Languedociens
prononcent
venant,
courront,
següent
;
mais les Gascons
et
Cata¬
lans
terminent
en
int le
participe
des
verbes
en
i,
venint,
seguint.
—
ère
ou
èri,
ères,
è,
erian,
erias, èron,
terminaisons du
prétérit des verbes
:
cantère,
beguère,
legiguère,
ères,
è,
erian,
erias,
b-
ron,
qui
se
modifient
comme
suit,
en
Langue¬
doc,
Gascogne, Rouergue
:
—
èri,
ères,
èt, è-
ran,
èrets
ou
ères, èren
; en
Dauphiné
:
—
cro,
èrci,
et,
èrim
ou
èron,
èrit,
èron;
en
Auvergne
:
—
ère,
èrè,
èt,
cran,
bras, èron;
et
en
Limousin
:
—
bri,
ères, et,
eram, e-
rats,
cron, ou
—
èi,
ès, è, èm,
èts,
èrou,
ou
—
èi, èrei,
è,
èrem,
brai,
èren.
—
ergue, ergo,
suffixe qui
provient des
terminaisons
latines
enicus,
inicus,
enica,
inica
:
DoumergueÇlat.
Dominicus),
Domi¬
nique
;
Rouergue
(lat.
Rulenicus),
Rouer¬
gue;
Valergo
(lat.
Varenicis), Valergues.
—
es,
terminaison
de la 2e
personne
de l'in¬
dicatif
singulier
:
cscartes,
tu
écartes,
creses,
tu
crois,
dises,
tu
dis,
banesisscs,
tu
bénis.
—
es,
eso,
suffixe qui provient
de la
termi¬
naison latine ensis
:
marsiliès,
eso
(lat.
mas-
siliensis),
marseillais, aise
;
liounès,
eso
(lat.
lugdunensis), lyonnais,
aise.
—
es,
terminaison de la 2°
personne
du
fu¬
tur
pluriel
:
amarés,
vous
aimerez,
vendras,
vous
vendrez, jouiras,
vous
jouirez.
—
es,
terminaison de la 2"
personne
du
subjonctif
pluriel
:
que
fagués,
que
vous
fas¬
siez,
que
prengués,
que vous
preniez. Les
Gascons disent
faguets,
pr-enguets.
—
ès, terminaison de la 2°
personne
de
l'indicatif
et
du
subjonctif pluriels
des 2e
et
3e
conjugaisons
:
cresès,
croyez, vous croyez
;
finisses,
finissez,
vous
finissez.
Les Gascons
disent
fmissèts.
Les
Alpins
et
Dauphinois
éten¬
dent
cette
terminaison
aux
verbes de la lre
con¬
jugaison
:
anès, allez,
vous
allez,
pour
arias;
dounès, donnez,
vous
donnez,
pour
dounas.
—
ès, terminaison de la 2e
personne
du
prétérit pluriel,
en
Languedoc
et
Dauphiné
:
anès,
vous
allâtes
;
diguès,
vous
dites
;
si-
guès,
vous
fûtes.
—
ès,
terminaison
de
la
3"
personne
du
subjonctif
singulier,
en
Albigeois
et
Toulou¬
sain
:
fouguès,
qu'il
fut;
faguès, qu'il fit;
a-
prengubs,
qu'il
apprit.
—
esse ou
bssi, èsses,
èssa
ou esso,
essian,
essias,
esson,
terminaisons
de
l'imparfait du
subjonctif,
que
parlasse,
que
rigubsse, qui
se
modifient
comme
suit
en
Languedoc
:
—
èssi, èsses,
èsse, bssem, bssets,
bssen;
en
Li¬
mousin
:
—
esso, esso,
esso,
essam,
essâ,
es-
san ou
esso
m
;
en
Béarn
:
—
àss
i,
asses, as-
se,
àssem,
àssets,
àssen.
—
et,
eto,
désinence
qui
indique
un
dimi¬
nutif
:
oumenet,
petit homme,
poulidet, jo-
liet,
fiheto,
jeune fille.
—
et,
terminaison
qui
caractérise la 3e
per¬
sonne
du
prétérit
singulier,
en
bas
Languedoc
et
Dauphiné
:
cantbt, il
chanta,
ûiguèt,
il
dit.
—
et, terminaison
de la 2'
personne
de l'in¬
dicatif
pluriel,
en
Valenlinois
:
siet
pour
sias,
vous
êtes, beil'et
pour
beilas,
vous
donnez.
—
et,
cro,
désinence
usitée
en
Gascogne
au
lieu
de
èl,
èu,
ello,
comme
bèt
pour
beu,
beau,
padbro
pour
padello,
poêle.
—
èu,
diphthongue
qui
se prononce
eou,
d'une
émission
de
voix
:
èu, lui,
peu,
poil.
—
èu,
diphthongue
qui
se prononce
èou,
d'une
émission
de voix
:
fèu, fiel,
peu, peau.
—
bui,
bues, bue,
euem,
èuets, èuen,
ter¬
minaisons de
l'imparfait,
en
Guienne
:
dou-
nèui, dounbues,
etc.j
pour
dounave, dou-
naves,
je donnais,
tu
donnais.
Pour les
autres
désinences
et
terminaisons,
voir
aux
lettres
A, I, O, U.
E,
È
(rouerg.),
I
(b.
bord.), (rom.
e,
et,
ez,
i,
y,
port,
e,
it.
e,
ed,
cat.
esp.y,
lat.
et),
conj.
Et;
et
aussi,
v.
emai.
La
lerro
c
la
mar,
la
terre
et
la
mer;
in¬
vincible
e
brave, imbincible i brabc
(b.),
invincible
et
brave;
susa
sang
e
aigo,
suer
sang
et
eau
;
à fioc
e
à
sang,
à
feu
et
à
sang;
e
pici,
et
puis;
e
'm'acò, ensuite
;
e
de
rire,
et
de
rire;
e
de
courre,
et
de courir;
e
tur-
tau
sus
l'oste,
et
les
coups
de pleuvoir
sur
l'hôte
; e
plòv, il
pleut
;
e
trono,
il
tonne
;
e
g'elo, il gèle;
e
brulo,
il
brûle
;
a
van,
il vient.
E
(lat.
e), particule inséparable qui
indique
séparation,
extraction,
en
Limousin,
comme
dans les verbes
ebana,
eba.rba,
v.
es,
ei, plus
usités.
E
pour es
(il est),
en
Limousin
et Landais;
è
pour
ai
(j'ai),
en
Gascogne
;
è
pouriòvi
(œuf),
en
Forez
;
eage,
eàgi,
v. âge.
EAQUE
(esp. Eaco,
angl. lat,
jEacus),
n. p.
Éaque,
un
des
juges
de l'enfer
païen.
Earo
pour aro
;
earre pour erre
;
eau
pour
éu
;
eb,
v.
ep ;
eb'
pour
eh
!
be
(eh
!
bien)
de¬
vant
une
voyelle
;
ebacua,
v.
evacua
;
eba-
dalha,
v.
esbadaia,
abadaia
;
ebafa, ado,
v.
em¬
bafa, ado
;
ebalausi, ebalauvi, ebalouvi,
v.
es-
balausi
;
ebalourdi,
v.
esbalourdi
;
ebalua,
v.
évalua
;
ebana,
v.
desbana
;
ebandi,
v.
espan-
di
;
ebangèli,
ebanyèli,
v.
evangèli
;
ebapoura,
v.
esvapoura
;
ebarba,
v.
esbarba.
ebauouï,
eibvrri
(lim.),
v.
a.
t.
de mari¬
ne.
Ëbarouir,
disjoindre les ais,
les
douves,
v.
deglesi plus
usité.
Ebarouï,
eibarri,
ido,
part,
et
adj. Disjoint,
ointe. R.
esbahi.
Ebarba,
v.
esbarba
;
ebarlhaudo,
v.
brihau-
do
;
ebarsina,
v.
esparsina; ebartavela,
v.
des-
bartavela;
ebatre,
v.
esbatre
;
ébaucha, ebau-
cho,
v.
esbaucha, esbaucho
;
ebaudi,
v.
esbau-
di;
ebdoumadié,
v.
edoumadié.
ebè
(it.
Ebe,
lat.
Habc),
n. p.
Hébé, déesse.
Ebé
pour
eh !
be,
v.
bèn
;
ebeia,
v.
esviha.
EBEJA,
v. n.
Défaillir,
en
Forez,
v.
avani.
Moun
eue
ebejo, j'ai mal
au cœur.
R.
es-
feja.
Ebejo,
v.
envejo; ebela,
v.
abela; ebeleja,
v.
lampeja; ebelet,
v.
belé; ebelha,
v.
esviha;
ebeluc,
v.
belu.
I
EBÈNE,
EBENO,
BE.VO
(m.),
(rom.
ebeni.