Lou Tresor dóu Felibrige - page 261

BEARNET
BECADO
253
Lou
Bearnès, le Béarnais,
Henri
IV, né
au
château de
Pau
;
un
biarnàs,
un
châtreur,
en
Auvergne,
parce
que
des Béarnais
viennent
exercer
cette
profession
dans
cette
province
;
lou
parla bearnès,
le
béarnais
ou
gascon
du
Béarn,
sous-dialecte provençal
;
gramatico
bearneso,
grammaire béarnaise,
par
V.
Lespy
(Pau,
1858).
Nostro-Damo
bierno
(pour
bearneso)!
Notre-Dame de
Béarn
! cri de
guerre
des
com¬
tes
de
Foix,
souverains de
Béarn.
prov.
Rouge
coume an
Bearnès,
dicton
bas-limousin.
Lou
Bearnès ei
praube, mès
nou cap
bacho,
le
Béarnais est pauvre,
mais
il
ne
baisse
pas
la tête.
Anira
mau
pèr lous
Bearnès,
Quouand lous
hilhs parlaran
francès,
cela ira mal pour
les
Béarnais,
quand
leurs
fils
parleront
français.
Lous
Bearnès
soun
sus
l'autro gent
Coumo
l'or
es sus
l'argent.
Bearnès,
Faus
e
courtés.
II.
Bearn.
BEARNET,
BIARXET,
s. m.
Drap de
Béarn.
Moun bonnet
Qu'es de
biarnet,
Ma
cravato
D'escarlato.
ch.
pop.
R.
Bearn.
Bearoun,
v.
besaloun
;
beàrri,
v.
bèrri
;
bearro,
v.
berro
;
beassard, beassiè,
beasso,
beassoun,
v.
biassard,
biassié, biasso,
bias-
soun.
BEAT, BEIAT
(for. d.),
BIAT
(a.
rouerg.),
ATO
(cat. beat,
esp.
port.
it.
beato, lat.
beatus),
adj.
et
s.
Bienheureux,
euse, v.
bèn-urous
;
"béat,
ate,
dévot renforcé,
v.
devot,
esquicha,
menet,
pateroun.
Encaro beat
ou
beàti,
fort
heureux
en¬
core
;
es un
beat, c'est
un
bienheureux
;
faus
beat,
faux
dévot;
uno
beato,
uno
biato,
uno
bioto
(rouerg.),
une
béguine.
prov.
Beat
qu
tèn,
durbè
qu
espèro.
Souvent li beat
An
d'ounglo de
cat.
Beato
de
glèiso, diable d'oustau.
BEAT
(SAXT-),
SENT-BIATS
(g.), (b.
lat.
Sanctus
Beatus),
n.
de
1. Saint-Béat (Haute-
Garonne).
beatamen
(it.
bcatamente),
adv.
Béate¬
ment.
R.
beat.
beatifica
(cat.
esp.
port,
beatificar, it.
lat.
beatificaré),
v. a.
Béatifier,
v.
benura.
Beatifique,
iques, ico,
ican,
icas, icon.
Beatifica,
beatificat
(1.),
ado,
part.
Béati¬
fié,
ée.
BEATÍFICACIOUN, BEATIFICACIEX
(m.),
beatificaciÉu
(1.
g.),
(cat.
beatificació,
esp.
beatificacion, it. beatificazione, lat. beati-
ficatio,
onis),
s.
f.
Béatification. R.
beatifica.
BEATIHO,
BEATILHO
(1),
BIATILHO
(lim.),
.(b.
lat.
bcatillœ),
s.
f.
Petits
ouvrages
que
font
les
religieuses,
agnus,
elc.
v.
agnus-dèi
;
bagatelle,
babiole,
vétille,
v.
bachiquello
;
béatilles, abatis
de volaille,
v.
mechino,
pe-
titoio.
Ou
chapelets
e
beatilhos.
g.
d'astros.
R.
beato.
BEATiso,
BEiATiso
(d.),
s.
f.
Qualité de
béat,
dévotion renforcée,
v.
devoutige.
R. beat.
BEATITUDO
(cat.
beatitut,
esp.
beatitud,
it.
beatitudine, lat.
beatitudo),
s.
f.
Béati¬
tude,
v.
benuranço.
Sèt, 1! Joio
de Nosto-Damo;
Vue,
li Bealitudo,
récitatif
pop.
sur
les. nombres.
beatoux,
beatou(L), ouxo(esp.
beaton),
s.
Petit
bienheureux,
petite béate,
v.
devoutet.
R. beat.
BEATRIS, BIATRIS,
BETRIS
(1.),
TISSOUX
{a.), (rom. Beatris,
Bierris,
cat.
Biatriu,
esp.
Beatris,
it. Béatrice, lat.
Béatrix),
n.
de
f.
Béatrix.
Beatris de
Savoio, Béatrix de
Savoie,
épouse
du
comte
de Provence
Raimond-Bé-
renger
IV,
trouveresse
provençale
;
Beatris
de
Prouvènço,
Béatrix,
fille de
Raimond-
Bérenger
IV
et
comtesse
de Provence, épouse
de
Charles
d'Anjou
(1245)
;
c'était aussi le
nom
d'une
fille
de
Charles II le Boiteux.
Madona
Biatris,
per
la
gracia de Pieu
comtessa
de Provensa.
ARCHIVES
DE
MANOSQUE.
Na Bierris
de
Romans,
trouveresse
dau¬
phinoise
du
13° siècle.
PBOv.
Sèmblo dono Beatris,
Que
porto
li
pater-noslre
e
jamai li
dis.
Beau,
v.
besau
;
beau,
v.
bèu
;
beau,
v.
biòu.
beauvau,
n.
p.
Beauvau, maison
noble
dont
le
chef Louis de
Beauvau,
originaire
d'Anjou, fut
grand sénéchal de Provence
sous
le
roi
René
; nom
d'un
quartier
de
Marseille.
R.
beau, bèu,
vau.
Beb
(b.)
pour
be
vous
(bien
vous)
;
bebe,
v.
béure.
bébé,
s.
f.
t.
enfantin, brebis,
dans
l'Aude,
v.
même.
R. bè 2.
Bebedou,
v.
bevedou.
bèbèi, b1biè (d.),
bèbèu, babèu
(1.),
S. m.
t.
enfantin, bimbelot, image,
joujou
;
afliquet,
bijou,
v.
belôri,
belesso.
S'ames
li
bèbèi, la
glòri,
Coume
un
sant te
vau
daura.
.
C. BLAZE.
Qu'aurai dins
ma
saqueto?
De
mèu, mi bèbèi, dous
pijoun.
J.
ROUMANILLE.
L'enfant
jalous
de si bèbèu.
a.
BIGOT.
R.
bèu, bèi.
Bebèire,
v.
bevèire.
bebeiroux,
biberoux
(g.),
bieroux,
be-
beirou(L),
bibarou
(b.),
s. m.
Biberon,
sorte
de
vase, v.
piourrou;
buveur, ivrogne,
v.
chu-
cho-moust, teto-bout.
Li
bebeiroun à boussoun.
ARM.
PROUV.
Trouvavon
amoundaut la
flour di bebeiroun.
J.
DÉSANAT.
Nàulri
nous
pendoulan, bebeiroun,
au
mamèu.
J. ROUMANILLE.
R.
bebèire, bevèire.
bebeja,
v. n.
Faire la
moue,
grimacer,
v.
fougna, labreja,
pouteja. R.
bèbo.
Rebendo,
v.
Éevèndo;
beberèi(g.),
bebèt(g.),
pour
béurai, beguè,
v.
béure.
bebeto,
s.
f.
Petite
moue, v.
fougno
;
per¬
sonne
qui
balbutie,
qui
bredouille,
v.
bar-
bouioun.
S'escrafo pau
à
pau sa
bebeto fougnairo.
A.
LANGLADE.
R. bèbo.
Bebeto,
v.
beveto
;
bébi
(1.)
pour
beve
(je
bois).
bèbi,
pèpi, ÈBio, Èpio,
s.
et
adj.
Nigaud,
aude, imbécile,
v.
nèsci, pèpi,
;
t.
injur.
par
lequel
on
désignait autrefois à
Marseille
les
jeunes
abbés
qui venaient de la haute
Pro¬
vence
y
faire
l'éducation des enfants,
v.
bóu-
tiè.
Dèu
èstre
bèbi, il doit radoter.
En contro-fasènt lou bèbi.
A.
CROUSILLAT.
R. bèû.
Bebiam
(b.)
pour
beven
(buvons),
v.
béure.
bebidou
(rom.
bevedor, buveur),
s.
m.
t.
enfantin,
agneau,
dans l'Aude,
v.
agnèu
;
Be-
bidour,
nom
de
fam.
Iang.
R.
beure
et
bèbè.
Bebioi,
bebiòs,
bebiò,
bebion
ou
bebioun,
pour
beviéu, iés, ié, ien,
en
Narbonnais
et
Toulousain,
v.
béure.
bèbo,
bobo
(lim.),
baubo, blibo
(d.),
(lyon. bobe,
ail.
biippe, mutHe),
s.
f.*
Lippe,
grosse
lèvre,
v.
Icibro,
poutarro
; moue,
gri¬
mace^.
mougno,
tufo.
Ougne
li
bèbo,
manger
un
mets graisseux
;
faire la
bèbo, fa las bobos
(lim.),
faire la
moue, v.
fougna
;
bèbo de jusiôu,
de gi-
bous,
horrible
grimace.
Faguè 'no bèbo de gibous.
J.
ROUMANILLE.
prov.
I vièii
mounino
fau
pas
aprene
de
faire
la
bèbo.
bèbo,
bobo
(g.
querc.), (rom.
boba, tique;
val.
bob,
fève
;
lat.
faba, fève,
chrysalide
;
ou
gr.
ver
à
soie),
s.
f.
Ver
à
soie,
en
Cas¬
trais, Toulousain
et
Gascogne,
v.
magnan.
Fasèn de
bèbo,
nous
élevons des
vers
à
soie;
le
grumicèl de la
bèbo (Goudelin),
le
cocon
du
ver
à
soie.
be-ròu, be-bòu, voilà
qu'il vient
ou
de¬
vient,
il
vient,
le voilà,
en
Gascogne,
v.
ve-
lou.
Be-bòu baient
coumo
la
'spaso.
g.
d'astros.
Be-bòu
un
leoun
en
couratge.
id.
R.
vèn,
ve-lou.
Beboui,
ous, ouc,
out,
oum,
outs,
oun,
prêt,
béarn. du
v.
bebe, béure
;
bebouteja,
v.
be-
vouteja.
bebrice
(lat.
Bebrŷces),
s. m.
pl.
Les Bé-
bryces,
peuplade
ibérienne qui habitait
l'es¬
pace
compris
entre
l'Hérault
et
le
versant
nord
des
Pyrénées
orientales.
Bebut
(g.), udo, part.
p.
de
bebe, béure
;
bèc,
v.
bè.
bèc, bèco,
BÈico,
s.
et
adj.
t.
d'amitié
ou
de
caresse,
dans
les
Alpes,
v.
mignot.
Moun
bèc,
mon
mignon
;
ma
oèco,
ma
mi¬
gnonne
;
lou
bèco, l'enfant,
le
gamin, à Car-
cassonne.
R.
bèco, baiser.
beca, bêcha
(d.),
(rom.
bechar, it. bec-
car
e),
v. a.
et
n.
Becqueter,
manger
seul,
en
parlant
d'un
oiseau
;
brouter,
v.
manja
;
don¬
ner
des coups
de bec,
v.
bequeja
;
mordre
à
l'hameçon, à
une
mystification,
v.
pita
;
faire
faute,
au
jeu,
v.
peca
;
toucher à peine,
v.
bc-
chi
;
refaire
la
pointe
d'un
outil,
v. apoun-
cha; badauder, niaiser,
v.
bada;
hocher la
tête,
v.
testeja.
Bèque, bèques,
bèco,
becan,
becas,
bècon;
becave;
bequère; becarai; becariéu
;
bèco,
bequen, becas;
que
bèque;
que
bequèsse;
becant.
Aucèu que
bèco soulet, oiseau qui
mange
seul
;
a
toujour
pòu
que
lis
aucèu
lou bè¬
con,
dit-on d'une
mère
qui choie
son
enfant
;
tout lou
bèco, il
est
le
souffre-douleurs,
la
dupe
;
au mes
de setèmbre i'a bèn
pèr
beca,
au
mois de
septembre
on
est
à bouche,
que
veux-tu
? n'i'a pas
pèr
beca, il
n'y
en a pas
un
petit
morceau
pour
chacun
;
lou pèis vàu
pas
beca, le poisson
ne
veut
pas
mordre
;
faire
beca,
mystifier
quelqu'un
;
aquelo
traveto
just
bèco la
paret,
cette
solive prend
à
peine
le
mur
;
tout-bèu-just bèco, il touche à
peine;
bèco,
appellation
que
l'on
fait
à
un
enfant
pour
lui adresser la
parole, dans les Alpes,
comme
si
on
disait
:
ouvre
le
bec,
écoute.
Qu'es acò
qu'a quatre
bè,
e que
pòu
pas
beca?
énigme populaire
dont le
mot est
linçôu
plega,, drap plié.
Becant
a
tant
fin
coumplimen.
b. floret.
prov.
Galino que van
pèr
l'oustau,
Se
noun
bècon, becat
au.
Se
beca, v. r.
Se battre à
coups
de bec
;
se
caresser avec
le bec.
Beca,
becat
(1. g.),
ado,
part,
et
adj. Bec¬
queté, ée, percé
de
coups
de
bec; Bécat,
nom
de
fam.
languedocien.
Iùu
beca,
œuf
que
le
poussin
commence
à
percer; a
jamai beca
d'un fièu,
il
n'a
jamais
bronché d'une
ligne.
R.
bèc, bè.
becabouxgo, becamouxdo
(1.),
s.
f. Béca-
bunga,
verònica
becabunga (Lin.),
planto,
v.
creissoun-bouioun.
becadeto,
s.
f. Petite becquée
;
petit
coup
de bec.
R. becado.
becado, becat
(g.),
bechado
(lim.),
be-
chau
(a.),
bêcha
(d.), (cat.
becada,
rom.
6e-
chacla, it.
beccata),
s.
Becquée,
v.
barbado,
privado
;
coup
de bec,
v.
pitado
;
sarcasme,
raillerie,
v.
brouquet
;
sautelle de
vigne,
en
Limousin,
v.
barbat;
bécasse,
en
Limousin
eti
Gascogne,
v.
becasso; Béchade,
nom
de
fam.
limousin
;
Béchaud,
nom
dauphinois.
1...,251,252,253,254,255,256,257,258,259,260 262,263,264,265,266,267,268,269,270,271,...2382
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