DÓUFIN
—
DOUIET
815
les
comtes
d'Auvergne,
qui
se
prétendaient
issus des
Dauphins du
Viennois, avaient
pris
aussi
ce
titre
;
celui
qui
est
désigné
pour
suc¬
céder
au
Roi des
Bouviers, l'année
prochaine,
v.
bouiè
;
espèce
de gâteau
usité
en
Dauphiné,
v.
tourtoun
;
éclair, dans
1'A.riège,
v.
eslùci
;
nom
de fam.
méridional.
Lou
Dóufind'Auvergno, le
Dauphin d'Au¬
vergne, nom
d'un ancien
troubadour
;
l'oste
di
Tres-Dóufin,
l'hôtel des
Trois-Dauphins,
ancien
et
célèbre
hôtel de
Grenoble; la font
di
Quatre-Dôufin, la fontaine
des
Quatre-
Dauphins,
à
Aix; sant
Dóufin,
saint Dauphin
•ou
Delphin,
évêquede
Bordeaux,
mort
en
403
;
Casimir
Dauphin,
poète provençal
contem¬
porain,
originaire du
Var
;
lou fort Dóufin,
le fort
Dauphin,
près
Briançon
;
Castèu-Dóu-
fin
,
Mount-.Dóufin
,
Château-Dauphin
,
Mont-Dauphin
(Hautes-Alpes), lieux fortifiés
jadis
par
les
souverains du
Dauphiné.
Anen
jouga l'aubado
A
l'acouchado
Qu'a fa lou
dóufin.
vieux
noël.
,
«
Dauphin vient du
grec
b.X-fis,
ventre.
Ce
mot
servit
d'abord
à
désigner
un
poisson
qui
n'est'que ventre,
puis
par
sobriquet il s'appli¬
qua
à
un
certain
fils
de
Guigues le Gras,
je
veux
dire à
Guigues
Dauphin, Guigues
tout-
en-ventre.
»
(Lapaume).
dóufin
(b. lat.
Castrum
de
Dalphino
ou
Delphino),
n.
de
1.
Dauphin
(Basses-Alpes).
prov.
Entre Sant-Maime
e
Dóufin
Danson dóu
meme
tambourin,
allusion à la
proximité de
ces
deux localités.
dóufinage,
s. m.
Dignité de
dauphin.
Dans
certaines
paroisses du
Rouergue
«
il
est
d'usage,
le jour
de
la fête
patronale, de
décerner la
royauté
(reinage)
au
patron
du
lieu
en
lui
offrant
un
grand
cierge.
S'il
y a
un
autre
saint
qu'on
veuille honorer
d'un
cierge
et
du second
rang, on
emploie
le
mot
de
dôufinage, le dauphin
étant
le
premier
a-
près
le
roi.
»
(A. Vayssier).
R.
dóufin.
dóufin at, daufinat
(1.), (it.
Dolfinato,
b.
lat.
Delphinatus),
s. m.
Le
Dauphiné,
an¬
cienne
province
de France bornée
à l'ouest
par
le
Rhône,
au
sud
par
la Provence, à l'est
par
les
Alpes,
au
nord
par
la Savoie
et
par
le
Rhône; elle
avait
pour
capitale Grenoble.
L'aut
Dâufinat, le haut Dauphiné,
qui
comprenait les Baronnies,
le
Gapençais,
l'Em-
brunais, le
Briançonnais,
le
Grésivaudan,
le
Royannés
et
le Champsaur
;
lou bas
Dâufinat,
le
bas
Dauphiné,
qui comprenait le Tricastin,
le
Valentinois, le Diois
et
le Viennois.
prov.
Li
gènt dóu Dóufinat,
Se ié fau pas
fisa,
«
Le
Dauphinois,
Fin, faux,
courtois.
j>
Le
Dauphiné
porte
dans
son
blason
:
d'or,
au
dauphin d'azur. R.
dóufin.
dóufisíau,
daufinal
(1.),
alo
(b.
lat. del-
phinalis), adj.Qui
appartenait
aux
Dauphins
du
Viennois
ou
d'Auvergne; qui
a
rapport
au
Dauphiné,
v.
Dóufinen.
Counsbu
dóufìnau,
conseil delphinal,nom
primitif du
parlement de
Grenoble
;
letro
dôufinalo, lettre
delphinale
;
l'escolo
dôufi-
nalo, l'école
delphinale,
section du
Félibrige
qui embrasse les
poètes
du
dialecte
dauphi¬
nois. Dans
l'Isère
il y a une
«
académie
del¬
phinale
».
R.
dóufin.
dóufinen,
daufinenc
(1.),
enco,
adj.
et
s.
Dauphinois,
oise, habitant du
Dauphiné
;
habitant de
Dauphin (Basses-Alpes),
v.
fri-
cassaire.
Iéu dei boues
dóufinen
paure
pichot quinsou.
e.
chalamel.
Les
dialectes
dauphinois,
vivarais
et
limou¬
sin
ontbeaucoup
de
rapports
philologiques. R.
dóufin.
dóufinen,
daufinenc
(1.),
s.
m.
Marron¬
nier,
en
Languedoc,
v.
castagnié,
sardoun.
Lou
daufinenc
qu' i
vèn
tout
soul
Frucho,
sèns
obro,
à
plen
vertoul.
la.farb-a.la.is.
C'est du
Dauphiné,
parait-il,
que
les
pre¬
mières
greffes de
cet
arbre
furent
importées
en
Languedoc.
R.
dóufin.
dóufinenco,
daufinenco
(1.),
s.
f. Mar¬
ron,
grosse
châtaigne,
en
Languedoc,
v.
cas-
tagno, sardouno.
Del
pelous tiras la
botiscano,
La daufinenco
qu'espetis.
p.
d'olivet.
R.
dóufinen.
DÓUFINET
(b. lat.
delphinetus),
s. m.
Pe¬
tit
dauphin
;
fils de Dauphin. R.
dóufin.
dóufineto,
n.
de f.
Delphinette.
R. Dóu-
fino.
DÓUFiNO,
DAUFINO
(1.),
(rom.
Dauphina,
Dalphina,
b. lat.
Delphina),
s.
f.
et
n.
de
f.
Dauphiné,
épouse
d'un
Dauphin
;
Delphine,
nom
de
femme
qui
a pour
diminutifs Fina,
Finou, Fineto.
Santo
Dóufino, sainte Delphine, dame de
Puymichel (Basses-Alpes), fille
de Guilhem
de
Signe
et
de Delphine
de Barras,
épouse
de
saint
Elzéar,
morte
à
Apt
en
1360,
v.
Glan-
devo. La vie de sainte
Delphine
est
écrite
en
provençal. Les
femmes
qui
n'ont
pas
d'enfant
vont
remuer
le
berceau
de sainte
Delphine,
lou
brbs
de
santó
Dóufino,
qui
est
dans la
cathédrale
d'Apt
;
parte
d'aqui, Dóufino,
partez,
muscade;
poumo
à
la
dóufino,
ma¬
nière
dtipprêter
les
pommes
cuites
au
four.
R.
dóufin.
dougados,
n.
p.
Dougados,
nom
de fam.
languedocien.
Lou troubaire
Dougados, Jean-François
Dougados,
poète languedocien
né
près Carcas-
sonne en
1762,
guillotiné
en
1794
à
l'âge de
32
ans.
R.
dougat.
DOUGAN,
DOUGAT
(1.),
DOUBAT
(rouerg.),
(rom.
dougan,
cat.
dogam,
b. lat. aoamen),
s. m.
Lisière
de terrain
qui
longe
un
cours
d'eau,
rivage,
v.
ribeirès
;
douvain,
merrain,
bois refendu propre
à
faire des
douves,
ensem¬
ble de
douves,
v.
meiran,
pleehoun.
Acù
farié
de poulit dougan,
ce
bois four¬
nirait
de belles douves.
Terqué
batre sèns fin lou
dougan
que
t'enclaus?
c.
de
villeneuve.
Li avié
qu'auquei pèd d'amarino
Que
poussavou sus
lou
dougan.
m.
bourrelly.
R.
dougo.
DOUGAT,
DOUAT,DOUBAT(rOUerg.),
TOUAT
(1.),
TOUAL,
TOUEL(rouerg.),
TOUET
(bord.),
(rom. toat, b. lat.
augale),
s. m.
Aqueduc
pour
l'écoulement des
eaux,
égout,
conduit,
fossé
couvert,
drain,
v.
coundu,
dou, meat,
ouvede,
toun,
valat-ratii
;
puisard
couvert
d'une
grille
pour
recevoir les
eaux
pluviales,
v.
gasilian;
barbacane,
ouverture
pratiquée
à
un mur
de
clôture pour
faire
entrer
ou
sortir
les
eaux
de
pluie,
v.
eigadiero.
Pèr que
lou flot t'emporte
à la ribièiro,
Passo
pèl
louât.
h. birat.
Tout
èro
lourdejat
De
tant
devilaniè
rajant de
soun
touat.
b.
floret.
R.
dou.
DOUGAT,
s.
m.
Dogat,
dignité
de doge. R.
doge, ducat.
DOUCE,
DOUZE
(1.
niç.),
DOUTGE
(g.),
DOUTZE
(b.),
DUTZE
(auv.)°
(rom.
doze, dotze,
dolze,
cat.
dotze,
esp.
doce,
port,
doze, it.
dodici,
lat.
duodecim),
n.
de
nombre. Douze.
Li
douge
aposto,
les douze apôtres
;
lou
douge
dóu
mes,
le douze du
mois
;
di
douge
part
tros, trois douzièmes
;
à clia
douge,
à
oelles
douge (1.),
par
douzaine
;
un
in-aou-
ge, un
in-douze.
DOUGEN,
DOUGENC
(1.
g.), DOUGIÈME
(1.
rh.),
ENCO,
IÈMO
(rom. dotzen, dozen,
ena,
cat.
dotzè,
esp.
doceno,
lat.
duodeni),
adj.
Douzième?. R.
douge.
DOUGEN
(b. lat. dozenumj,
s. m.
Douziè¬
me
:
on
dit
plus ordinairement
di
douge
part
uno
; une
douzaine
(vieux),
v.
dougeno
;
tonne
de
douze
barrau
(six
hectolitres
envi¬
ron)
dont
on se
sert
en
Languedoc
pour
char¬
rier
la
vendange,
v.
bouto.
Lou vin
grumejous
e
tebès
Dins tous
dougens
se
foui liûco.
a.
langlade.
R.
dougen
1.
dougencamen
(rom.
dozenamentj, adv.
Douzièmement.
R.
dougen
1.
dougeno,
i»ouzeno(l.
niç.
d.),
doutzeno
(bord.),
doutgeno,
DouciiÊNO
(1.
g.), (rom.
doczena, dotgena, dotzena,
dozena,
dosena,
cat.
dotzena,
esp.
docena,
it. dozzina,
b.
lat.
duodena),
s.
f. Douzaine.
Erianuno
dougeno,
nous
étions
une
dou¬
zaine
;
uno
dougeno
d'iòu,
une
douzaine
d'œufs
;
à
dougeno,
à
la douzaine
;
à cha
dougeno,
par
douzaines
;
miejo-dougeno,
demi-douzaine;
n'i'a
pas
trege à
la dougeno,
se
dit d'un
objet
rare,
d'une
personne
distin¬
guée.
Dans la vallée de
Barcelonnette,
au
retour
d'un
baptême,
la marraine
offre
à l'accouchée
six douzaines d'œufs que
cette
dernière
est
o-
bligée
de
manger
avant
de
quitter
son
lit. R.
douge.
Dougi, dougil,
v.
dousi.
dougnen
(rom.
Donhen,
Donen),
n.
de
1.
Dognen (Basses-Pyrénées).
Caulets
de
Dougnen,
choux de
Dognen.
dougno,
s.
f.
La
Dogne,
rivière qui prend
sa
source
au
pic
de
Cacadogne
en
Auvergne,
affluent de
la
Dordogne.
Conférer
Dougno
avec
Douino
et
Douei-
no,
autres
cours
d'eaux.
Dougno
(qu'il donne),
en
Gascogne
,
v.
douna.
dougnoun, dougnou
(lou), (rom.
Domp-
nho),
n.
de 1. Le
Dognon
(Corrèze,
Creuse,
Haute-Vienne)
;
Le
Dougnou
(Dordogne).
R.
dounjoun.
Dougmatic,
v.
dôumati.
dougo, dogo
(nie.),
doujo
(lim.),
douio,
douvo
(a.
auv.
dj,
douo, doubo
(1. g.),
louejo
(a.),
(rom. it. doga, val.
doag, b. lat.
doga, doa
;
lat. doga,
mesure
des
liquides
;
gr.
Soj^,
contenance),
s.
f. Paroi d'un fossé,
rive, bord, berge,
v.
ribo
;
ados, crête d'un
terrain,
v.
auturo
;
petite
digue
servant
de
fermeture à
un
champ,
v.
barradou
;
fossé
d'un
mur
de
ville,
chemin
qui
le borde,
v.
valat; douve, douelle de
tonneau,
v.
douliho.
Dougo tepudo, talus
revêtu de
gazon
;
li
dougo
d'un
canau,
les
francs-bords
d'un
ca¬
nal
;
li
dougo
d'un
castèu,
les
douves d'un
château,
les
fossés;
dougo
de chaîne,
d'a-
mouriè, douve de chêne, de
mûrier
;
dougo
imourouso, douve
qui suinte
;
manja lou
founs
emè li dougo,
manja
founs
e
aougos
(1.),
manger
tout
son
bien
; ana en
dougo,
tomber
en
ruines, à
Nice,
v.
douguiho,
dou¬
liho.
Bèu canau,
lou
bord de ti
dougo
Se
garnira d'aubre
e
de
flour.
j.
désanat.
Dóu
lèms
que sus
la
dougo
èro
ansin atupido.
f.
du
caulon.
Douguère,
ères, è, erian,
erias, èron,
dou-
guèsse, èsses, èsse, essian, essias, èsson,
v.
dèure
;
douguiho,
v.
douliho.
douguin,
s.
m.
Grand-duc,
oiseau, dans
l'Hérault,
v.
du,
dugo.
Aiglos,
groupatasses,
douguins,
Gaitavon la pauro
mesquino.
a. langlade.
R.
dago.
douguin,
ino,
s.
Doguin,
ine, espèce de
dogue.
R. dogue.
Doui
(vase),
v.
douire
;
doui
(deux),
v.
dous,
dos
;
doui
(je donnai),
en
Gascogne,
v.
da.
douia,
doulha
(1.),
v. a.
Rouer
un
câble,
le
plier
en
rond,
v.
roua.
R.
douio.
douiakd,
doujlhabd
(g.), (b.
lat. dollai-
ris, lat.
doliare),
s.
m.
Mesure
de
capacité
dont
on
se
servait
pour
le
charbon
de
terre,
à
Bordeaux
:
9
douillards
faisaient
un
tonneau
de 36
barriques
;
pour
deux
liards,
v.
dous-
liard. R.
doui, douire.
douiet,
doulhet
(1.),
eto
(l'Om. duols,
devol,
lat.
debilis),
adj.
et
s.
Douillet,
ette,
v.
'
dèuve,
endignous,
flèis, flèugne,
petet.