EMUTO
—
ENANT
885
Lous
emutiès d'abord
se
coumton.
h.
birat.
R.
emuto.
EMUTO,
s.
f.
Émeute,
v.
sôulevamen.
L'an
de
i'emuto, l'année
1789,
en
Dau-
phiné.
Tout
seguèt,
dins
aquelo
emuto,
Fripât
en
mens
d'uno
minuto.
c.
favre.
R.
emèure,
esmôure,
csmougudo.
EN, IN
(auv.
nie.),
(rom.
en,
i,
cat.
esp. en,
it. lat.
in,
gr.
áv),*prép.
En,
dans,
v.
dins
;
à,
v.
à,
end
;
sur,
v.
sus ;
de,
v.
de.
En
presoun, en
prison
;
en mar, en
mer
;
en
ierro,
en
terre,
à
terre
;
en
mountagno,
dans la
montagne
;
en
palun, dans
les
ma¬
rais
;
en
piano,
en
plaine
;
en
prado,
en
pradariè,
dans la
prairie
;
en
front,
de
front
;
en
tèsto,
en
tête
;
en
vido,
en
vie
;
terro
en
vigno, terre
en
vigne;
vigno
en
flour, vigne
en
fleur
;
prendre
en
iro,
prendre
en
grippe
;
en
toun
noum,
en
ton
nom ; en
plaço,
sur
la
place
publique
;
en
Fabrariè, dans la
rue
Fa-
brerie
;
en
carriero Longo,
dans la
rue
Lon¬
gue
;
en
fiero de
Bèu-Caire, à
la
-foire
de
Beaucaire
;
en
Catalougno,
en
Catalogne
;
en
Camargo,
en
Crau, dans la
Camargue,
dans
la
Crau
; en
Arle, à Arles, dans
le
pays
d'Ar¬
les
; en
Avignoun, à
Avignon,
dans Avignon
;
en
Aies,
en
Aubenas,
en
At,
en
Ourgoun,
à
Alais,
à
Aubenas, à Apt,
à Orgon
;
en
Abou-
kir,
à
Aboukir
:
en,
devant les
noms
de villes,
ne
s'emploie
que
devant celles
qui
commen¬
cent
par
une
voyelle, sauf l'usage
;
en
Du-
r'enço,
dans la Durance,
sur
les bords
de la
Durance
;
li
cano
d'en
Durènço, les
roseaux
des
bords de la Durance
;
aquèli d'en Franço,
ceux
de
France
;
sort
d'en
galèro, il
sort
du
bagne;
uno
mostro
en or,
une
montre
d'or;
uno
estatuo
en
mabre,
une
statue
de
mar¬
bre.
En
partent,
en
partant
;
en
risènt,
en
riant;
en
cantant, enchantant;
en pas
plou-
vènt,
s'il
ne
pleut
pas
;
lou
rèi
en pas
vou¬
lant, le roi
ne
voulant
pas.
Dans le Gard,
en
pareil
cas, on
dit
:
en
faire,
en
metre,
en
èstre,
en
avedre,
en
ausi,
pour
en
fasènt,
en
met'ant,
en
couvrent,
en
estent, enavènt,
en
ausènt.
Mais
cette
formule
n'y est
jamais
employée
pour
les
verbes
en a.
En Gascogne,
au
contraire,
elle
sert
à former
le
participe
présent
de
tous
les verbes
:
en
aué,
ayant,
en
pana,
volant,
en
tira,
tirant.
Dans la même
province,
on
dit
aussi
:
en
de
hè plaço,
pour
faire
place
;
en
de
me
querre, pour me
cher¬
cher
;
en
tout hè,
en
faisant
;
en
tout
es¬
capa, en
échappant.
Mounto
en un
ehivau,
monte
sur un
che¬
val
;
vau
en
quauque
endrè,
en quauco
part, en-quicon,
je vais quelque
part
;
de
dous
en
aous,
de quatre
en
quatre,
deux à
deux,
quatre
à quatre
;
an
un
ehivau
de
dous
en
dous, ils
ont
un
cheval
à
deux
;
en
quau
ou en
qu
parles
?
à qui
parles-tu
?
en quau
que
siegue,
à
qui
que ce
soit
; es
bon
en ren,
il n'est
bon
à
rien
;
en
que
bon ?
à quoi
bon
?
en
quant
?
à
combien?
en que
siéu
redu
!
où
suis-je réduit !
en
aquèli,
an
d'aquèli,
à
ceux-là, à celles-là
; en
de gent
coume
acô,
à
de
pareilles
gens ; en
d'ami, à des
amis
;
s'amuso
en
de
chaueholo, il
s'amuse à des
bagatelles
;
s'ère
en
que vous pour
s'ère
en
meme
liò que
vous,
si
j'étais
à
votre
place.
En
entre
dans la
composition d'un
grand
nombre de
mots
avec
le
sens
d'introduction,
de
jonction, d'addition,
exemples
:
enclaure,
embessouna, enresta,
et
quelquefois
avec ce¬
lui de
privation,
comme
dans
eneervela,
en-
elòuta,
engruna,
enlugra.
EN
(rom.
en,
ont,
ne,
cat.
it.
ne,
port.nem,
lat.
indè),
pron.
rel.
En,
de,
de là, de cela,
de
lui, d'elle, d'eux
;
v. ne,
particule
explétive
qui
a
la même signification
et
qui,
sur
les
bords du
Rhône,
se
combine
généralement
avec en
sous
la
forme
n'en.
Dièu t'en preserva ou
te n'en
preserve,
Dieu
t'en
préserve;
n'en
vos?
en
veux-tu?
n'en
doute,
j'en doute
;
n'en
demando
ges,
il n'en
demande
pas ;
dounas-me-n'en,
don¬
nez-m'en
;
n'en
poudiè
pas
de
mai, il
n'en
pouvait
mais;
me
n'en
morde li det, je m'en
mords les
doigts
; me
n'en trufe
ou
m'en
trùft
(m.), je m'en
moque;
siegues-n'en
se¬
gur,
sois-en
certain
;
n'en
es
d'acà
ou
n'es
d'acò
coume
dóu rèsto,
il
en
est
de cela
comme
du
reste
;
fau
que
nous en
dounês,
que nous
n'en
douriès
ou
que noun
dounès
(par
syncope), il faut
que
vous
nous en
don¬
niez
;
n' i'
en
vòu, n'
i'n
vòu,
il
lui
en
veut
;
parlas-n'
i'
en,
parlas-n'i'n,
parlez-lui-en
;
en
a,
n'en
a,
n'a,
il
en
a ;
en an,
n'en
an,
n'an,
ils
en
ont
;
n'
i'
en a,
n'
i'n
a,
n'
i'a,
n'
a,
il
y en a;
empachariòs-m'en-tu?
m'en
empêcherais-tu
?
à
Toulouse
;
se
n'en
prene
à, s'en
prendre
à
;
s'en
ana,
s'en
aller,
v.
s'enana;
s'en
garda,
se
garder,
v.
s'engarda;
s'en
souvent,
se
souvenir,
v.
s'ensouveni
;
s'en
parti,
partir,
v.
s'emparti
;
s'en
veni,
revenir,
v.
s'enveni
;
vai-t'en, va-t'en
;
vè-
ne-t'en, reviens
;
anas-vous-en,
anas-v'en
(m.),
anas-voun
(1.), allez-vous-en.
en
(rom. cat.
en), espèce
de titre honorifi¬
que ou
de signe
de
distinction usité autrefois
dans
le
Midi,
sieur, sire,
v.
don,
mounsen,
mous,
moussu, sen.
En Pèire
d'Aragoun,
don Pierre
d'Ara¬
gon
;
lou prat
d'en Audemar, le pré
du sieur
Audemar
;
lou
mas
d'en
Civado,
lou
mas
d'en
Devielo, lou
mas
d'en Figuieiro, lo¬
calités
de l'Hérault
qu'on
traduit
sur
les
ca¬
dastres par
«
le
mas
d'Encivade, le
mas
d'En-
devielle,
le
mas
d'Enfiguières
»;
la
tourre
d'en
Barbo,
latourd'Embarbe,
près Apt(Vaucluse).
La
locution
en
est
encore
usitée
en
Catalo¬
gne, en
Roussillon,
et
dans
le
département de
l'Aude, où l'on
dit
en
Jan,
en
Pèire,
pour
dire monsieur
Jean, monsieur
Pierre. Les
fé-
libres donnent
ce
titre
aux
majoraux de leur
Consistoire
:
en
Carie de
Tourtouloun,
en
Roumaniho,
en
Bourrelly, M. Charles de
Tourtoulon,
M.
Roumanille, M.
Rourrelly.
En
est
l'aphérèse
de Mounsen.
Voici
la
dégradation
linguistique
de
ce
mot
:
mounse-
gne, mounsen,
moussen,
sen, en.
On
con¬
tracte
même
en
avec
les
noms
qui
commen¬
cent
par une
voyelle
:
Naymes, Nugues,
pour
en
Aymes,
en
Ugues. Na, aphérèse de
do
na,
était
autrefois
le corrélatif féminin de
en.
En
pour em
(avec),
en
Limousin, Lan¬
guedoc
et
Gascogne
;
en pour un, en
rho¬
danien et
Vivarais;
en
pour
ount
(où),
en
Forez
;
èn
pour
sèn,
sian
(nous sommes),
en
Gascogne
et
Toulousain;
ena pour en
la
(à
la), dans les Pyrénées
;
enabal,
v.
eila-
vau
;
enaga, v.
eneiga.
en
AÏ
(S'),
v. r.
S'affaiblir, dépérir,
en
bas
Limousin,
v.
anouï
plus
usité.
Enaiga,
v.
eneiga
;
enaigri,
v.
eneigri
;
enai-
ra,
v.
eneira.
enaireia
(s'),
v. r.
Se
mettre
en
train,
en
fìéarn,
v.
entrina.
R.
en,
eireja ?
Enaisa,
v.
neisa, naia
;
enaja,
v.
enuja,
e-
nuia
;
enalai,
v.
eila
;
enalen, enalin,
v.
alin,
eilalin
;
enals,
v.
en-aut
;
enamount,
enamou-
naut,
v.
eilamount,
eilamoundaut.
enamoura,
ennamoura
(niç.), (rom.
cat.
esp.
port,
enamorar,
it.
innamorare,
v.
fr.
énamourer),
v.
a.
Rendre
amoureux, v. a-
mourachi,
amoureti, amourousi.
S'énamoura,
s'amoura
(g.),
v. r.
Devenir
a-
moureux,
s'éprendre, s'amouracher.
Li
canipaneto
sonon
l'ouro
Ounte
moun amo
s'enamouro
De
ço
qu'es grand, de
ço
qu'es bèu.
r.
marcelin.
Enamoura,
enamourat
(1.
g.),
ado,
part, et
adj.
Épris
d'amour,
amoureux,
euse, v. amou-
rous.
Enamoura
coume
un
perdu,
Moun
cor
gounfle
a
tout
escoundu.
t. aubanel.
Dequé dis
au
bon Dieu
la
pauro
enamourado?
l.
roümieux.
prov.
Ounte i'a fiho
enamourado,
De-bado
la
porto
es
sarrado.
R.
en,
amour.
ENAMOÙramen
(rom.
cat. enamorament,
esp.
enamoramiento, it. innamoramento),
s.
m.
Action
de donner
Ou
de
prendre de
l'a¬
mour.
R.
énamoura.
Enamourènt pour
en
mourènt
; enan,
v.
enant.
ENANA
(S'),
S'EINANA
(lim.),
S'INNANA
(a.),
(cat.
anarsen,
anar
se),
v.
r.
S'en
aller,
v.
emparti,
parti, patuscla, tabousca
;
s'é¬
couler,
se
dissiper, s'effacer,
dépérir,
v. ava¬
li, esvali,
destegne.
M'envau,
t'envas, s'envai
ou
s'enva
(m.),
nous
enanan ou nou
'nanan
(1.)
ou nous
embam
(g.),
vous enanas ou
v'enanas (m.),
s'envan
ou
s'envòu
(Béziers)
;
m'enanave
;
m'enanère
ou
m'enanguèri
(g.)
;
m'enana-
rai
;
m'enanarièu;
vai-t'en,
enanen-nous
anen-nous-en
ou
(lim.)
nan-nous-en, e-
nansen,
enanas-vous
ou
anas-vous-en
ou
enanas-v'en
(m.)
ou na-vous-en
(lim.)
ou
anas-boun
(1.
g.),
enanon-se ou
anon-
s'en;
que
m'enane
ou que
m'envague
ou que
m'enango
(toul.);
que
m'enanèsse
;
s'ena-
nant.
S'enana
pèr
usanço,
s'user
,
s'élimer
;
s'enana
pèr
lou bouioun,
se
perdre insen¬
siblement,
fondre
;
s'enana
coume un
fum
de
paio
ou
coumo
qui ba bufo
(1.),
disparaî¬
tre
comme
fumée
;
s'enana 'n courrènt,
s'enfuir
;
s'enana
d'uno
carto,
s'en
aller
d'une
carte,
se
défausser
;
s'envai mouri,
il
va
mourir
;
aeà
s'envai
à
la
bugado, cela
s'en
va
à la
lessive
;
lou
fiò s'envai, le feu
va
s'éteindre
;
s'envai
tant
que
pòu,
il dé¬
périt à
vue
d'oeil
;
s'envai
en
aigo, il
fond
en
eau
;
la coumèdi s'enva
acabado
(Brueys),
la comédie
va
être
achevée
;
vouesto
plago
s'enva
garido (id.),
votre
plaie
va
être
gué¬
rie
;
coume
n'envai ?
comment
cela
va-t-il?
coume
n'envan
li
causo
?
comment vont
les
choses?
faire
enana,
faire
en
aller,
chasser
;
fai l'enana, fais
qu'il
s'en
aille
;
aquel
en¬
fant
coumenço
à s'enana,
cet
enfant
com¬
mence
à
marcher
seul
;
fau
pas
s'enana 'me
'no
cambo,
ce
vin
rappelle
son
buveur.
Adieu,
fau
que
m'envague.
a.
crousillat.
prov.
Se
plòu,
noun
m'envau.
—
Degun
noun
perd
mai
,Que
lou
que
s'envai.
—
S'envan li
gènt,
S'envan
li bèn.
—
Li
chin s'envan
D'aqui
ount
i'a
ges
de
pan.
Enana,
enanat
(1.
g.),
ado,
part.
Parti,
ie..
S'es
enana,
il
s'en
est
allé
;
nous
sian
enana,
nous
nous en sommes
allés
;
se soun
enanado, elles
s'en sont
allées.
R.
en, ana.
enança, einança
(lim.), (rom.
enansar,
cat.
ena'ntar),
v.
at
Avancer,
pousser en a-
vant,
hâter,
diligenter,
v.
coucha,
despacha,
enanti, entaneha
;
mettre
en
avant
;
prôner,
v.
vanta.
S'enança,
v.
r.
S'avancer,
progresser,
s'éle¬
ver,
avoir du succès,
v.
avança.
Acô
s'enanço, cela s'avance,
cela
sera
bien¬
tôt fini.
Enança,
enançat
(1.
g.),
ado,
part,
et
adj.
Avancé,
ée.
R.
enans,
enant.
enançamen
(rom.
enansamen),
s. m.
A-
vancement,
avantage,
succès,
v.
avançamèn.
R.
enança.
enanço,
s.
f. Avance,
en
Limousin,
v. a-
vanço.
R.
enança.
enandia
(S'),
v. r.
S'élancer,
dans les Al¬
pes,
v.
avanqui, lança.
R.
en,
àndi.
Enanguèri, èos, èt, èren, èrets,
èron,
prêt,
gasc.
du
v.
enana.
enant, einant
(lim.),
enans
(rom. enant,
enans,
enamps, enan,
anant,
anans,
cat.
e-
nant,
it. innanzi, lat. in
ante), adv.
et
s.
m.
En avant,
dans les
Alpes,
v.
davans
;
tan¬
tôt, seulement,
v.
adès
;
avance,
avancement,
progrès,
succès, bonne fortune,
en
Limousin,
v.
avanço.
Enant
que,
avant
que
;
d'aqui-enant,
désormais, dorénavant,
v.
desenant
;
acô
me